Christelle, accepter l’inacceptable

Quentin, le fils de Christelle, s’est suicidé à l’âge de 21 ans. Christelle a découvert Montligeon il y a trois ans et y est revenue en novembre 2023 pour confier son fils. Elle nous raconte son histoire et comment elle a pu accepter l’inacceptable.

Quand Quentin est mort, la terre s’est arrêtée de tourner. J’étais complètement dans le néant. À cette époque, je n’étais pas dans la foi mais je travaillais dans un milieu religieux. Et quand il est mort, j’ai demandé aux prêtres de prier pour moi, ils l’ont fait et cela m’a ramené à Marie.

Là où je travaillais, il y avait une statue de la Vierge Marie. Je me suis arrêtée devant elle je la regardais mais je ne connaissais pas la prière du Je vous salue Marie. Alors j’ai été voir un prêtre et je lui ai dit : « Vite, donnez-moi la prière du Je vous salue Marie ! »

Tous les matins, avant d’embaucher, je faisais cette prière et je voyais que cela m’apaisait. Puis j’ai décidé d’aller à la messe à la basilique de Saint-Laurent-sur-Sèvre et j’ai été fascinée par la chorale. Je trouvais cela très beau. Et j’ai demandé aux choristes d’aller chanter avec eux. Cela m’a permis de connaître du monde.

Puis je me suis inscrite dans une équipe liturgique. Je suis allée à Lourdes, j’ai accompagné les malades. Ensuite, j’ai découvert la dévotion de saint Louis-Marie Grignion de Montfort et j’ai fait ma consécration à Jésus par les mains de Marie. C’est cela qui m’a permis d’accepter la mort de mon fils. Ça m’a beaucoup aidée.

Comment accepter l’inacceptable ?

Cette souffrance pour une maman, c’est comme perdre ses entrailles, c’est difficile à expliquer. Certaines personnes nous disent qu’elles nous comprennent mais, non, on ne peut pas comprendre si on n’est pas passé par là. Il faut se laisser guider par le Seigneur et vraiment être avec lui. C’est lui qui nous apaise et nous aide à vivre ce moment douloureux. Il faut lui faire confiance et s’abandonner à Jésus car il nous aide.

Je pense que Quentin m’a ramenée auprès de Jésus parce que je n’étais pas du tout pratiquante. Aujourd’hui je fais l’accompagnement des familles en deuil, je les soutiens. Puisque j’ai souffert comme eux, je peux les aider. Il n’y a rien à dire, juste écouter et leur faire sentir notre proximité par des regards, des gestes de compassion. Je ne leur dis pas que j’ai perdu mon fils mais je suis heureuse de les aider parce que je suis passée par là.

Je conseille de prier et de venir à Montligeon où on est bien accompagné et aidé. On peut s’inscrire soi-même et aussi les défunts à la Fraternité de Montligeon.

Montligeon, un lieu de communion avec mon fils

J’ai découvert Montligeon par une personne de Saint-Laurent-sur-Sèvre. J’y suis allée et j’ai réalisé que j’étais vraiment en communion avec mon fils et avec mon papa qui est mort. J’ai senti que quand je venais à Montligeon, cela m’apportait une ressource. Quand je revenais chez moi, j’étais bien et ça m’aidait. Et cela fait trois ans maintenant que je viens ici.

Hier à la veillée de prière, j’ai été très touchée parce que les sœurs ont dit une dizaine de chapelet pour les personnes qui se sont suicidées. Je vois que dans l’Église, les choses changent et c’est important de prier pour ces personnes parce qu’il y en a de plus en plus.

Un groupe de prière pour les défunts

L’année dernière, il s’est passé quelque chose d’exceptionnel. J’ai découvert qu’on pouvait créer des groupes de prière pour nos défunts. J’en ai parlé à mon curé qui accepté et j’ai créé un groupe pour prier pour les défunts de la paroisse.

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