La pratique de la crémation est courante. Plus de 40 % des personnes décédées sont incinérées aujourd’hui, y compris des catholiques. L’Eglise interdit-elle la crémation ? Si elle l’autorise, quelle place faut-il lui donner ? Faut-il assister à la crémation d’un proche ? Réponse de Christian de Cacqueray, fondateur du Service catholique des funérailles.
L’Eglise interdit-elle la crémation ?
Sur un plan théologique, il a été clairement dit depuis Vatican II que la pratique de la crémation n’était pas en contradiction avec le dogme de la foi dans la résurrection de la chair. Le fait d’être inhumé ou pas n’a pas d’incidence sur le fait de ressusciter. C’est une fausse piste marquée par une histoire. Cette histoire remonte à l’anticléricalisme et surtout à l’anticatholicisme français de la fin du XIXᵉ siècle. A cette époque, pour manifester ce rejet de la foi catholique, on a milité pour développer la crémation comme une négation de toute ritualité. Pour autant, le choix de l’inhumation reste une manière de se conformer, dans la mort, à ce qu’il en fut pour le Christ.
Faut-il assister à la crémation d’un proche ?
Aujourd’hui, des célébrations dans les crématoriums se sont développées. Mais est-il pour autant nécessaire que les familles soient présentes au crématorium dès lors qu’elles ont vécu une célébration à l’église ? Quand nous recevons les familles, nous leur demandons si elles comptent s’y rendre. Ainsi, elles prennent souvent conscience que le crématorium est un lieu où l’on brûle les corps. Il n’y a donc pas de nécessité à s’y rendre à l’issue de la célébration à l’église.
Il s’agit alors d’enjamber cette étape, qui devient une étape technique. En faisant ce choix, nombre de familles découvrent que cela leur ouvre la possibilité de réunir les personnes présentes à la célébration pour un temps de convivialité. Cette étape du parcours des funérailles est extrêmement bénéfique à la vie sociale en contribuant à l’enrichir.
En revanche, l’étape de la dépose de l’urne dans un caveau familial ou dans un colombarium doit-être accompagnée, en prenant un temps de prière. C’est ainsi que le lieu du cimetière devient un lieu de pèlerinage possible pour ceux qui le voudront.