Mon grand-père vient de rendre son dernier souffle et je suis un peu désemparé. Je cherche sur mon téléphone et je tombe sur le Service catholique des funérailles. Je les appelle. Que va-t-il se passer ? Funérailles, mode d’emploi, avec Christian de Cacqueray fondateur du Service catholique des funérailles.
Le premier appel téléphonique
Quand la personne nous téléphone, nous lui demandons le lieu du décès, quelques renseignements, lui indiquons quels documents il faudra amener et surtout, nous prenons rendez-vous. Certaines structures proposent de tout organiser au téléphone et je trouve que cela dénature totalement le sens de notre métier. En effet, quand nous rencontrons des personnes endeuillées, une relation d’accompagnement se crée qui s’enracine dans une rencontre en face à face.
Le rendez-vous pour organiser les funérailles
La personne ou la famille viennent nous voir pour une rencontre en face à face avec une ou plusieurs personnes. Parfois, c’est toute une fratrie. Cette démarche très importante permet de construire le parcours rituel des funérailles. Progressivement, on établit les différents temps et lieux. On essaie de joindre la paroisse, ou par exemple ce prêtre que le défunt aimait tant. On s’occupe de l’annonce à publier dans la presse, de la question éventuelle des faire-part etc. Tous les souhaits vont être évoqués les uns après les autres, mais toujours dans une optique de sens : quel sens met-on à chaque étape.
Quand il s’agit de concilier les impératifs des uns et des autres : un voyage, un examen etc., c’est presque une négociation. Notre rôle est de recentrer et de montrer la nécessité de s’adapter, de renoncer, de faire des compromis. Ce premier entretien peut durer parfois 3 h, voire plus.
À la fin du rendez-vous, la famille connaît précisément la date et les différentes étapes des obsèques. Si, exceptionnellement ce n’est pas possible pour une raison ou pour une autre, on renvoie à un deuxième rendez-vous. Et on laisse malheureusement les gens dans une espèce d’incertitude qui n’est pas bonne.
La démarche du Service catholique des funérailles se veut la moins commerciale possible, même si elle passe par des actes de commerce comme la vente d’un cercueil, la location d’une équipe et l’accompagnement de ce temps. Cette approche se veut la plus sobre possible. Par cette sobriété, nous voulons aider les familles à prendre conscience de l’essentiel et à voir ce qui se joue derrière les rites funéraires. Quel sens va-ton pouvoir mettre ? Quel bénéfice en tirer pour notre vie d’après ?
La préparation de la cérémonie
Dans les jours qui suivent, les familles préparent la cérémonie. Dans le cadre d’une cérémonie religieuse, ils sont accompagnés le plus souvent par l’équipe paroissiale des funérailles. Ils choisissent des chants, des textes, se répartissent les rôles pendant les rites de la lumière et la liturgie de la Parole.
L’adieu au visage
Avant la cérémonie, la famille a rendez-vous pour l’adieu au visage. Autrefois, on parlait de « mise en bière », un mot technique qui ne disait rien de ce qui se passait. En effet, ce qui se joue à ce moment-là est de l’ordre de l’être, et pas du faire. Dans l’adieu au visage, il y a une symbolique. C’est la dernière fois que l’on va avoir ce visage. Qu’est-ce que cela signifie ? Que veut dire le fait de se séparer d’un visage aimé ? C’est l’occasion de se remémorer ce qu’était ce visage et ce qu’il a exprimé.
Ce moment imprime profondément les mémoires, même si en général, on ne retrouve pas la personne qu’on aimait, dans son corps mort. Dans certains cas, le fait que le mort soit très peu ressemblant aide à comprendre qu’il n’y a plus rien à voir et que la vie n’est plus dans cette dépouille. À travers ce constat, la transition entre la chair et l’esprit peut se vivre : « Ce qui était dans l’ordre de la chair est à présent dans l’ordre de l’esprit » (Père Sertillanges).
La cérémonie
Il s’agit de la célébration des funérailles pendant lesquelles la famille et les personnes venues pour la cérémonie recommandent le défunt à Dieu, lui disent adieu et affermissent leur espérance.
Elle est parfois suivie de la crémation du corps (voir article Christian de Cacqueray 3).
L’inhumation
À la fin de la cérémonie, le corps est emmené au lieu de sa sépulture, sa dernière demeure.
Le moment de convivialité
Cette dernière étape des funérailles est capitale car elle permet de se retrouver entre proches, de revoir des amis perdus de vue, de découvrir des facettes du défunt que l’on ne connaissait pas à travers l’évocation de faits, de souvenirs.