La fête de la Chaire de Saint Pierre, le 22 février, est l’occasion de revenir sur la révélation du Christ, mais aussi sur l’importance de la proclamation de notre foi et le mystère de l’autorité donnée par Dieu aux hommes à travers les sacrements. N’oublions pas non plus de prier pour notre Pape.
« Dieu qui gouvernes toutes choses avec sagesse, tu as voulu bâtir ton Église sur saint Pierre, le chef des Apôtres ; regarde avec bonté notre pape François que tu as choisi comme successeur de Pierre ; fais qu’il soit pour ton peuple le principe et le fondement visible de son unité dans une même foi et une même communion. Amen. »
En la fête de la Chaire de Saint Pierre nous pouvons prier tout particulièrement pour notre bon Pape François. Cette oraison liturgique que nous pouvons redire régulièrement nous renvoie directement à l’Évangile de ce jour (Mt 16, 13-19).
La Révélation du Christ
« Jésus leur demanda : “Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?” Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !” Ce credo inspiré contient le cœur de notre foi.
Jésus est vrai Dieu et vrai homme. En effet par son Incarnation il assume pleinement notre humanité, corps et âme. Par là, il l’élève et lui donne une dignité incomparable.
Jésus est Fils de Dieu : ici le mystère de la sainte Trinité nous est signifié : Dieu le Fils nous mène à Dieu le Père, nous parle de son Père, nous apprend à faire sa volonté, à lui rendre gloire. Cela n’est possible qu’en se laissant travailler par l’Esprit Saint.
Enfin, Jésus nous est présenté comme le Fils du Dieu Vivant, Dieu est vivant ! C’est à la fois une révélation et une promesse : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Vous attendiez le Messie, celui qui rend la vie aux hommes ; il est là au milieu de vous, il est vainqueur des ténèbres de la mort et du péché. Nous pouvons voir la promesse de Dieu d’être avec nous jusqu’à la fin des temps, la promesse que la mort ne l’emportera pas, la promesse de la Résurrection.
La proclamation de notre foi
Nous comprenons l’importance de proclamer notre foi, de l’énoncer en Église en réponse à la question que Dieu nous pose : « Pour vous, qui suis-je ? ».
Jésus ne pose pas cette question individuellement à chacun des apôtres : il attend une réponse unie de cette première communauté chrétienne. Saint Pierre donne la réponse au nom de tous et nous pouvons discerner ici un fondement fort de l’autorité du Pape, garant de la foi et de l’unité de l’Église. Cette unité s’exprime donc éminemment à la récitation ecclésiale du Credo au cours de la liturgie.
« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. » Nous trouvons dans la réponse de Jésus deux éléments de la foi chrétienne.
D’abord la joie : « Heureux es-tu » ! La foi rend présent, déjà ici-bas, quelque chose du bonheur impérissable des saints du ciel ; nous en goûtons déjà les fruits, nourrissant ainsi notre espérance. Ensuite la foi, qui est un don de Dieu, un don du « Père qui est au cieux. » C’est toujours assisté de Dieu que nous pouvons proclamer ce que nous croyons. Rendons-nous suffisamment grâce pour ce don immense ? Même si notre foi n’est ni incohérente ni irrationnelle, elle dépasse de loin les limites de notre entendement, et il faut faire un saut, accepter d’avoir une confiance détachée dans la Parole que Dieu nous transmet. Nous pouvons y lire un appel à approfondir notre foi : par la lecture de la Bible, par l’étude de ce que nous transmet l’Église pour pouvoir le transmettre à notre tour, mais également en demandant à Dieu lui-même de fortifier notre foi.
L’origine des sacrements et du sacerdoce
Pierre ayant professé sa foi au Christ reçoit de lui le pouvoir des clefs : « Et moi, je te le déclare : tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Ce court extrait de la Parole de Dieu est d’une importance capitale pour notre compréhension des sacrements. Cet Évangile nous rappelle que les sacrements supposent la foi : c’est après avoir confessé sa foi que Pierre reçoit sa charge. Nous ne pouvons recevoir les sacrements que si nous les comprenons et les recevons dans la foi catholique reçue des apôtres. C’est bien pour cela que nous nous préparons autant à l’accueil des grâces sacramentelles.
Enfin, Jésus confie à Pierre, puis à l’Église primitive, la charge de dispenser les sacrements en son nom. Ici prend forme également le rôle sacerdotal des apôtres transmis par l’imposition des mains jusqu’à nos jours. À partir de Pierre, Jésus institue la succession apostolique pour prendre soin de l’Église. Par son Incarnation le Seigneur avait élevé la nature humaine, mais Il va plus loin encore. Mystère étonnant de l’autorité confiée par Dieu aux hommes, Il n’a pas peur d’agir par l’intermédiaire de nos mains. C’est sans doute cela la grande vocation des baptisés : être des médiateurs de Dieu.