La messe pour les défunts

La foi chrétienne affirme que la mort n’anéantit pas les liens tissés entre les hommes. Dès les origines, les chrétiens ont cru que leurs défunts demeuraient présents, non dans une forme spectrale, mais dans la communion des saints.

Ce que les récits modernes expriment de manière imagée — comme les paroles de Gandalf dans Le Seigneur des Anneaux ou les scènes de dialogue avec les morts dans Harry Potter — traduit une vérité plus ancienne : « la mort n’est qu’un passage », et les morts vivent « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. » (cf. Lc 20, 38). Cette communion se manifeste particulièrement dans la prière pour les défunts, et de manière éminente dans la célébration de l’Eucharistie.

Don François-Marie André au micro d’Amélie Le Bars

La messe, actualisation du sacrifice du Christ

L’Eucharistie rend présent, de manière sacramentelle, l’unique sacrifice du Christ offert une fois pour toutes sur la croix. Elle ouvre, pour chaque fidèle, un accès au mystère du salut accompli dans le Triduum pascal. Par la puissance de l’Esprit Saint, le mémorial de la mort et de la résurrection du Seigneur devient une source de grâce pour tous, vivants et défunts. En chaque messe, le Christ s’offre de nouveau au Père, et l’humanité entière est portée dans cette offrande.

Les fruits spirituels de la messe

La messe sanctifie d’abord ceux qui y participent et s’unissent consciemment au sacrifice eucharistique. Elle porte aussi du fruit pour ceux qui ne sont pas présents : les vivants pour lesquels on prie, les malades, les familles, et les défunts. Le salut du monde passe par cette offrande quotidienne. La grâce de la messe agit dans le temps présent, mais aussi dans l’histoire entière, car elle unit le ciel et la terre.

L’intention de messe : offrir l’Eucharistie pour un défunt

Bien que chaque messe ait une portée universelle, il est possible d’y ajouter une intention particulière. Ainsi, on peut demander qu’une messe soit célébrée pour une personne vivante ou défunte, en vue d’un bien spirituel précis. Cette intention particulière est une manière d’ordonner les fruits de la messe à une personne, comme on dirige un canal vers une terre assoiffée. L’Église recommande d’offrir la messe à des moments importants : funérailles, neuvième jour, trentième jour, anniversaire de décès.

Offrir plusieurs messes : une pratique soutenue par la tradition

La tradition de l’Église recommande d’offrir plusieurs messes pour les défunts. Néanmoins, elle n’enseigne pas qu’un nombre déterminé de messes garantit l’entrée d’un défunt au paradis. Le salut reste une grâce libre, offerte par Dieu. Sainte Monique, mère de saint Augustin, en témoigne au seuil de la mort : « Ce que je vous demande, c’est de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur. » (cf. Confessions, IX, 11). L’Église enseigne que cette offrande est le plus beau cadeau que l’on puisse faire à une âme défunte.

Inscrire un défunt à la messe perpétuelle

En offrant une messe perpétuelle à une personne vivante ou défunte, nous sommes invités à y joindre notre prière. Vous pouvez dés maintenant inscrire votre proche vivant ou défunt en suivant le lien ci-dessous :

La messe perpétuelle n’exclut pas les autres prières

L’inscription à la messe perpétuelle ne dispense pas les fidèles de prier personnellement pour leurs défunts. Elle ne remplace ni les messes particulières célébrées dans les paroisses, ni les actes de foi, d’espérance et de charité offerts pour les défunts. La prière pour les morts est une œuvre de miséricorde spirituelle, une manière concrète d’aimer ceux qui nous ont précédés.

La messe perpétuelle : une prière inscrite dans la durée

Dans certains lieux, tels que le sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, il est possible d’inscrire une personne vivante ou défunte à une messe dite « perpétuelle ». Il ne s’agit pas d’une seule messe répétée à l’infini, mais d’un engagement permanent à porter cette personne dans la prière eucharistique quotidienne, au sein d’une grande fraternité de prière. Chaque jour, plusieurs messes sont célébrées aux intentions des membres de cette fraternité, en lien avec des groupes de prière répartis dans le monde entier.

Une prière efficace, car fondée sur le sacrifice du Christ

La grâce eucharistique ne se divise pas. Le sacrifice du Christ est d’une valeur infinie. Ainsi, qu’une messe soit célébrée pour une personne seule ou pour une fraternité entière, la grâce divine s’y répand sans mesure. L’Église enseigne que Dieu n’est pas limité dans sa puissance de sanctification. C’est pourquoi il est juste et bon d’entrer dans une fraternité de prière comme celle de Montligeon.

S’inscrire ou inscrire un proche à la messe perpétuelle

L’inscription à la messe perpétuelle peut se faire sur place, au sanctuaire, ou en ligne. L’Église accueille cette intention comme un acte de charité. Il est possible d’inscrire toute personne, croyante ou non, vivante ou défunte. Il est même louable de prier pour ses ennemis, selon l’exhortation du Christ : «Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent» (Mt 5, 44).

L’offrande matérielle : un soutien à l’Église

Une offrande est habituellement proposée pour chaque inscription. À Montligeon, son montant est fixé à 38 euros. Cette offrande  permet d’assurer la vie matérielle du sanctuaire, l’entretien des lieux, et le travail des personnes engagées dans l’accueil et la prière. Cette offrande n’est pas un prix d’achat spirituel, mais une participation concrète à la vie de l’Église. L’essentiel demeure l’amour avec lequel on offre — non le montant.

Prier pour les âmes du purgatoire : un engagement de charité

La Fraternité de Montligeon invite aussi ceux qui inscrivent à la messe perpétuelle à devenir eux-mêmes des priants. Certains choisissent de prier chaque jour pour les âmes du purgatoire, et en particulier les plus délaissées. D’autres rejoignent un groupe de prière local. Ainsi se forme une communion vivante, où les vivants prient pour les morts, et les morts intercèdent pour les vivants.

L’efficacité de la messe ne dépend pas de la mention du nom

Le nom du défunt, mentionné ou non pendant la célébration, n’en conditionne pas l’efficacité. Ce qui donne à la messe sa fécondité spirituelle, c’est l’intention du prêtre qui célèbre, et sa participation au sacrifice du Christ. L’Église enseigne que Dieu connaît parfaitement ceux pour qui l’on prie, et qu’Il agit selon sa miséricorde.

Se convertir pour mieux prier

La prière pour les défunts prend racine dans la conversion du cœur. Pour porter nos morts devant Dieu, il faut nous-mêmes nous approcher du Seigneur : par la fréquentation des sacrements, par une vie de foi vivante, par l’amour du prochain. Car celui qui aime Dieu aime nécessairement les autres — vivants ou morts.

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