Clémence est sage-femme et vierge consacrée dans le diocèse de Paris. Par son métier, elle est témoin de la naissance d’enfants mort-nés et de la douleur de leurs parents. De quoi creuser en elle le désir de prendre soin des tout-petits défunts. Témoignage.
Accompagner les parents
La profession de Clémence lui donne une place privilégiée auprès des parents dans ce qui doit être le plus beau moment de leur vie. Mais quand ce moment s’avère tragique, Clémence comprend que, « finalement, on nous demande simplement d’être là, avec la juste présence. D’accompagner et de faire notre travail. »
À ce moment-là, « ce qui console le plus les parents, c’est que nous nous occupions d’eux comme de n’importe quel autre couple. Que nous mettions tout le soin et les précautions pour accueillir leur enfant quel que soit son état. » En salle de naissance comme dans la vie, Clémence fait le constat très simple et évident que « la vie et la mort marchent main dans la main. »
Vivre en communion avec les petits-défunts
« Une cour céleste nous accueille ici ! » Clémence est très attachée au sanctuaire de Montligeon. « Les petits défunts me relient à cet endroit depuis bien longtemps. » affirme t-elle. Avant d’ajouter : « C’est un beau clin d’œil du Seigneur que de m’y avoir conduite le 2 novembre 2024, Jour des morts, et de pouvoir m’imprégner de cette atmosphère de lumière, de paix et de joie qui unissent le ciel et la terre. » La jeune-femme prie activement pour les petits défunts qui n’ont pas vu le jour en disant le chapelet des saints Innocents. « Je prie d’abord pour leur salut, pour qu’ils baignent dans la lumière. »
Très tôt, elle est convaincue qu’ils ont besoin de nos prières et qu’ils reposent « comme des petites étoiles sur le cœur de Dieu.
« Les petits-défunts ont une puissance d’intercession phénoménale. Le meilleur moyen de les garder en vie là où ils sont, c’est de leur donner toute leur place, de les prier et de leur demander d’intercéder pour nous. »
Dans ce lieu de paix et de prière pour tous les défunts, elle ressent une communion vivante avec
« ces perles qui brillent dans le ciel ». Et la force de l’espérance en la miséricorde divine. Pour l’avoir expérimenté, Clémence assure : « Il existe une réelle communion. Ces petits défunts nous tiennent la main de manière joyeuse, lumineuse et vivante. »
Ces petits, ils existent et ils comptent
« Ces enfants, à l’existence aussi courte soit-elle, sont précieux aux yeux de Dieu. » Toute vie, quelle que soit sa durée existe et mérite nos prières. La sage-femme se réjouit qu’aujourd’hui les parents soient invités à donner un prénom à leur enfant. Ainsi, ils sont inscrits à l’État civil et sur le livret de famille et ne sont pas oubliés. « Ces petits, ils existent et ils comptent. »
Leur perte représente une souffrance immense pour les parents. La prière devient un moyen de porter cette douleur devant le Seigneur.
« C’est notre prière, aussi simple, humble ou démunie soit-elle, qui aide ces âmes à accéder au cœur du Père et ainsi à rayonner dans la joie. »
Rappelant que l’Église encourage les fidèles à prier pour tous les défunts, quels que soient leur âge ou les circonstances de leur décès, Clémence affirme en un sourire lumineux : « Pour les âmes, la prière est une offrande d’amour et un acte de confiance en la miséricorde divine ! »
Quelques pistes de prière pour les tout-petits défunts
Le sanctuaire Notre-Dame de Montligeon propose cinq démarches pour accompagner la prière de ceux qui souhaitent confier un tout-petit défunt à la miséricorde du Seigneur :
1. Donner un prénom
C’est reconnaître l’existence de votre enfant, rendre grâce pour lui et demander au Seigneur d’entrer dans un chemin de pardon. Vous pouvez inscrire son prénom sur le registre qui se trouve dans dans la basilique, au niveau de la chapelle des tout-petits défunts.
2. Regarder Marie
Marie, qui a connu la douleur de perdre son Fils, est une source de réconfort pour les familles touchées par la perte d’un enfant.
La Vierge Marie est la Mère de tous les hommes. Elle veille sur vous et votre enfant, « maintenant et à l’heure de notre mort ».
Sainte Mère, toi qui as pleuré au pied de la Croix, porte avec nous cette douleur. Présente à ton Fils cet enfant et enveloppe-le de ton amour maternel. Obtiens-nous la grâce de l’espérance et la certitude de le retrouver dans la vie éternelle.
3. Chemin de consolation
Au pied de la basilique, suivez un parcours de prière pour les enfants qui n’ont pas vu le jour. Ce chemin ouvre à la miséricorde et à la paix.
Vous trouverez à l’accueil un livret pour vous aider à prier.
4. Être écouté
Vivre le deuil d’un enfant non-né, en pouvant exprimer sa souffrance, ses questions, sa culpabilité peut-être. À l’accueil, vous pouvez demander à rencontrer une sœur ou un prêtre.
5. L’inscrire à la messe perpétuelle
En l’inscrivant à la Fraternité de Montligeon, votre enfant bénéficie de la messe perpétuelle célébrée chaque jour au sanctuaire.
Chaque 1er mardi du mois, une messe est dite pour ces tout-petits défunts.
Prier à la maison
Les familles peuvent également consacrer un moment spécifique à la mémoire de leur enfant, comme allumer une bougie ou créer un coin de prière chez eux. Ce temps peut inclure une lecture de l’Écriture, une prière spontanée ou une chanson qui réconforte.