Mon pèlerinage pour les âmes du purgatoire

Accompagné de son épouse Petra, Derick Soares a voyagé depuis le Texas pour venir passer le Triduum Pascal 2025 au sanctuaire de Montligeon. Il nous raconte ce pèlerinage pour les âmes du purgatoire qui reflète son cheminement pour devenir diacre malgré sa cécité.

 » Je suis Derick Soares, diacre dans le diocèse de Galveston-Houston. J’ai été au séminaire de 2011 à 2016, à Saint Mary’s, puis j’ai été ordonné en janvier 2017 par le cardinal Daniel DiNardo. »

J’ai découvert ce sanctuaire grâce à la chaîne EWTN, que j’écoute plusieurs heures chaque jour pour rester en lien avec les enseignements de l’Église. Un jour, j’ai entendu une émission sur Montligeon, sur la chapelle du purgatoire et la prière pour les âmes. Cela m’a profondément touché, notamment un passage où une mère découvre le registre pour les âmes des enfants morts avant la naissance. Cela a rouvert une blessure dans mon cœur. J’ai aussitôt envoyé un message à Petra : « Il faut qu’on y aille ». Je ne savais même pas où c’était. Je ne pouvais qu’écouter. Le nom, l’orthographe, la localisation, tout était imprécis. Mais il fallait absolument que nous venions.

Et un an plus tard, nous voilà !

Un pèlerinage de guérison

Nous sommes venus pour deux raisons. D’abord, pour guérir une blessure : nous avons perdu un enfant. Petra a fait une grossesse extra-utérine.
Je voulais venir ici pour prier, inscrire cet enfant dans le registre, reconnaître son existence et prier pour son âme.

Ensuite, au fil des 15 dernières années, j’ai ressenti de plus en plus profondément le besoin de prier pour mes deux grands-pères. Je sais très peu de choses sur eux, on en parlait rarement pour diverses raisons. Je célèbre des messes à leur intention. Chaque fois que je le fais, une porte s’ouvre dans ma vie. Je prends conscience du lien profond entre le passé et le présent. Ce que j’espère ici, c’est de lancer, à travers mon fils John, une chaîne de messes perpétuelles pour eux, et de poursuivre, un jour après l’autre.

Enseigner la prière pour les âmes du purgatoire

Dans certains ministères, on m’a demandé d’enseigner sur les fins dernières , une doctrine importante de l’Église. Je l’ai fait, mais j’ai remarqué une chose. Un jour, en écoutant le père Pacwa — que don François-Marie connaît —, je me suis rappelé ses paroles : il disait que certaines personnes quittent la paroisse si l’on parle trop de l’enfer. Ils ne veulent pas en entendre parler.

Ces paroles m’ont marqué. Et pourtant, il n’y a pas tant de discours à ce sujet. Pour moi, c’est essentiel. En progressant dans ma propre compréhension des âmes du purgatoire, je ressens davantage le besoin de prier pour elles.
Alors oui, j’en parle. Dans mes homélies, j’évoque la nécessité de prier. Et je parle non seulement du ciel, mais aussi de l’enfer.

Je crois profondément que la miséricorde et la grâce de Dieu sont puissantes et peuvent nous propulser vers le ciel. Mais cela ne veut pas dire que la justice de Dieu n’accompagne pas aussi sa miséricorde.

Répondre à l’appel

Ma vocation de diacre… c’est difficile à décrire. On n’a pas toujours les mots justes pour s’exprimer. Mais pour moi, cet appel était similaire à celui qui m’a poussé à venir à Montligeon.
Je n’étais pas encore aveugle, mais j’avançais comme un aveugle. Je suis entré dans le diaconat malgré les obstacles, les difficultés. J’ai fait des études, j’ai obtenu un master en théologie pastorale. Mais souvent, les gens ne voyaient que le négatif.

Par exemple, quand Petra me guidait dans les salles de classe, c’était dur. Les gens se demandaient ce que je faisais là. Et je me disais: « Si le Magistère me dit de partir, j’obéirai. » Mais personne ne m’a renvoyé.
Les années ont passé et, six ans après, j’ai été ordonné. Ce chemin vers le diaconat, c’était entièrement la volonté de Dieu.

Rien de tout cela ne vient de moi. J’espère simplement avoir pu être utile aux gens autour de moi, parce que l’Église n’est pas juste un bâtiment. Elle est l’ensemble des personnes qui composent l’Église de Dieu.
Comme l’a dit don Thomas aujourd’hui dans son enseignement (…). Quelque part, quelqu’un est touché, une âme s’oriente vers Dieu. Et c’est tout ce que nous pouvons offrir à Dieu.

Voilà comment j’ai été conduit vers le diaconat. C’est un chemin semé d’épreuves, mais aussi de grâce.

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