Où sont nos défunts ?

Un proche est mort et souvent, nous nous demandons où il est. Qu’est-il devenu ? Où sont nos défunts ? Sont-ils bien là où ils sont ? Nous avons posé la question à don Thomas Lapenne pour l’émission Sanctuaires normands sur RCF.

Où sont nos défunts ?

Ils sont d’abord dans notre cœur puisque nous y pensons et nous les aimons toujours. Ainsi, ils sont présents avec nous. Tout le temps de deuil va consister à les laisser partir, à leur dire : « Je ne te retiens pas. Va sur ton chemin de vie. »

Nos morts sont des vivants mais d’une autre façon. « La vie n’est pas détruite, elle est transformée », nous dit la liturgie. Ils sont présents dans le cœur de Dieu. En effet, Dieu pense à chacun d’entre nous, à toutes ses créatures. Nos défunts sont aimés, ils ne sont pas oubliés ou délaissés par Dieu et ils font partie de la communion des saints.

Dans quel lieu sont-ils ?

Le ciel, le purgatoire, l’enfer ne sont pas des lieux physiques, situés sur une carte géographique, mais des états de vie, un mode de présence. Les défunts sont présents à Dieu. Ils ont passé la porte de la mort, leur vie sur terre s’est arrêtée mais ils sont toujours sur un chemin de vie éternelle.

Après la mort, ils vont rencontrer leur ange gardien, leur saint patron, la Vierge Marie, saint Joseph, le Christ et le Père qui les a aimés, qui les a créés.

Sont-ils bien où ils sont ?

Une maman qui perd son enfant se fait encore du souci pour lui : « Est-ce qu’il est bien au ciel ? Et s’il était tout seul ? Qui s’occupe de lui ? » Cela peut être pareil pour des parents âgés. Ce sont des préoccupations légitimes car même si nous savons qu’ils sont en chemin vers le Père, nous avons des soucis bien humains.

Il y a quelque chose de dramatique dans le deuil. Mais ce que nous pouvons espérer pour nos défunts et ce qu’il faut demander, c’est qu’ils soient heureux, dans le sens où ils parviennent à ce pour quoi ils ont été faits : être avec Dieu. Leur Père du ciel les accueille et leur donne bien plus que ce que nous pouvons leur donner.

De notre côté, nous pouvons leur donner de l’amour, de la tendresse, des pardons et de la gratitude. Mais Dieu, Lui, va leur donner tout. La foi peut nous aider à comprendre que, si nos défunts nous ont quittés, ils ont trouvé leur patrie. Ils sont entrés dans la vie éternelle.

Comment savoir s’ils sont en enfer, au purgatoire, au ciel ?

Il est vain de chercher à savoir où sont nos défunts. Cela restera toujours un mystère, de même que le cœur de quelqu’un reste toujours un mystère pour ceux qui l’aiment. Cette part secrète correspond à la décision libre de chacun.

Une chose est certaine, c’est qu’ils ne sont pas abandonnés, ils ne sont pas délaissés par Dieu. Etant sous le regard de Dieu, ils sont invités, à entrer dans la vie de Dieu, dans son intimité. C’est une certitude.

Nous ne pouvons espérer qu’une chose : qu’ils soient dans le bon état de vie. Il n’est pas possible de choisir à leur place mais nous pouvons prier pour qu’ils puissent être éclairés et aidés dans ce choix. Et demander qu’ils soient établis dans un état de joie, de paix, de vie avec Dieu.

Notre rôle est plutôt de les aimer, de leur montrer notre amitié, et de les aider par nos prières, nos sacrifices, en faisant célébrer une messe, en offrant une indulgence etc. Soyons dans l’espérance pour eux et soyons dans l’espérance de les retrouver un jour.

Les défunts peuvent-ils nous dire où ils sont ?

Pourquoi pas ? En permettant quelques signes qui nous réchauffent le cœur et nous donnent de la joie, Dieu, dans sa bonté peut vouloir nous rassurer et nous inviter à grandir dans l’espérance. Quand notre âme est froide après un deuil, un petit rayon de soleil peut nous réchauffer. Comme pour nous dire : « N’aie pas peur, fais confiance à Dieu ! Je suis bien là où je suis car je suis dans les bras de Dieu et il n’y a pas de meilleure place. Je t’attends et je te prépare une place. »

Mais ce sont souvent des signes, des indices très personnels que les personnes extérieures ne comprendront pas ou n’interprèteront pas de la même façon. L’essentiel est donc de continuer à penser à nos défunts, mais avec sérénité, avec paix. Nous pouvons nous dire : « Je sais que quelqu’un s’en occupe. Je sais que Dieu s’occupe de leur salut éternel. »

Y a-t-il des âmes errantes ?

Une fois qu’elles ont quitté leur corps, les âmes des défunts sont établies dans un état. Soit un état de béatitude, le ciel ; soit un état de purification dans l’infirmerie du Bon Dieu qui est le purgatoire ; soit un état d’auto-exclusion, d’enfermement, de bouderie éternelle que l’on appelle l’enfer. Établies dans un état de vie, elles sont fixées dans leur destinée et ne sont pas en train d’errer à la recherche d’un lieu ; elles ne peuvent revenir pour tracasser les humains.

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