Prier, c’est aimer – Témoignage de Magalie

Je m’appelle Magalie. Je suis mariée et mère de quatre enfants. Dans ma vie professionnelle, je suis responsable des ressources humaines. Ma vie est donc bien remplie, entre travail, vie de famille, responsabilités. Pourtant, au milieu de ce quotidien, j’ai découvert un lieu de paix insoupçonné : la prière.

Alors qu’elle attend son quatrième enfant et traverse un deuil familial, Magalie se sent attirée auprès de Jésus, pour venir l’adorer et trouver auprès de Lui force, réconfort Ce qu’elle pensait être un simple exercice spirituel devient alors une rencontre bouleversante avec un ami secret, mais présent depuis toujours.

Ma découverte de la prière

On me parlait souvent d’oraison, mais je ne savais pas trop ce que c’était. Un jour, j’ai eu la grâce qu’un prêtre m’explique comment pratiquer l’oraison. Il m’a proposé une image qui m’a marquée : « on ferme les yeux, on descend douze marches tranquillement, on ouvre une porte, et cette porte donne sur un lieu bien à soi — un jardin intérieur. » Ce jardin est un espace qui nous appartient, à chacun, et qui est exclusivement réservé à la rencontre avec le Seigneur.

C’est un lieu de liberté : on y va simplement avec la soif de se rendre disponible à Dieu, d’être auprès de Lui. Chacun a son propre jardin intérieur. Je ne vous décrirai pas le mien : parfois, il est en désordre, parfois plus rangé. Cela dépend des jours. Mais c’est toujours un endroit privilégié avec le Seigneur.

C’est comme cela que je suis venue à la prière. Sans trop comprendre comment, ni pourquoi. Mais ce que je peux dire, c’est que ce premier acte de prière, cette disposition intérieure, a tout déclenché.

La prière, une relation qui grandit

Quand on commence à prier ainsi, on a envie d’aller plus loin. On apprend aussi à prier avec les saints. Par exemple, je ne connaissais pas Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus avant. C’est par des rencontres — qui ne sont jamais dues au hasard — qu’on découvre leur présence et leur aide. Je crois que c’est aussi l’œuvre de l’Esprit-Saint.

Je me souviens d’avoir dit au prêtre qui m’a présenté cette image du jardin : « C’est facile, je le fais déjà. » À une époque, où j’étais loin de l’église,  je faisais beaucoup de sport, et avant chaque compétition, je me mettais dans un état intérieur de concentration, de confiance, où je vidais mon esprit. C’était, d’une certaine manière, une forme d’oraison. Je ne m’en rendais pas compte alors, mais en réalité, le Seigneur était déjà là. Il l’a toujours été. Seulement, on ne sait pas forcément le voir.

Pourquoi, à un moment donné, on le perçoit ? Je ne saurais le dire. Ce sont les mystères de la foi, les grâces qui nous sont données.

« Je crois que prier, c’est apprendre à aimer. Ce n’est pas forcément ressentir quelque chose, ni obtenir des réponses claires. C’est se tenir là, simplement, dans la fidélité. »

Une présence continue

Finalement, prier, c’est vivre avec le Seigneur. C’est prendre conscience qu’Il est là, en permanence, et que nous sommes unis à Lui. Peut-être que cette soif d’unité est déjà, en elle-même, une forme de prière.

En relisant ma vie, je me rends compte que Dieu était présent depuis longtemps : dans mon enfance, avec ma grand-mère avec qui je priais le chapelet ; dans la rencontre avec mon mari ; dans de nombreux moments clés. Il suffisait de lui ouvrir un peu la porte.

Est-ce la prière qui mène à la foi, ou la foi qui mène à la prière ? Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c’est que ça vaut la peine de Lui accorder un peu de temps.

Une rencontre bouleversante

J’ai eu la grâce de ressentir la présence du Seigneur il y a quelques années, grâce à ma famille qui m’a rapprochée de l’Église. Peut-être que je Lui ai fait un peu de place, sans m’en rendre compte. Depuis, Il est là. Dans mes temps de prière, dans mon quotidien. C’est une rencontre, une vraie. Il est venu jusqu’à moi.

Aujourd’hui, je crois qu’il s’agit de Lui faire confiance. Il est avec moi. Chaque jour.

Magalie : prier c’est aimer – Chemin d’éternité n°324

La prière dans le quotidien

Concrètement, le matin, je me lève, je lis la parole de Dieu et je confie ma journée à Jésus, à Marie. Elle est simple, proche, et elle m’aide à être une bonne mère, une bonne épouse, à accomplir ce que le Seigneur me demande. Dans les joies comme dans les difficultés.

Je prie aussi souvent le chapelet. C’est un moyen de confier mes intentions à Marie, car parfois, c’est plus difficile de les adresser directement à Jésus. Marie sait m’accompagner, me prendre la main, me réconforter. C’est elle qui porte mes prières à Jésus. Pour moi, c’est un peu la voie royale.

Et dans mon quotidien, lorsque je dois animer une réunion, rentrer à la maison alors que les enfants sont pleins d’énergie et que je suis fatiguée, je confie ces moments à l’Esprit-Saint ou à Saint Joseph. Je leur demande de m’aider à vivre les choses comme une bonne servante.

Des temps de réconfort

Il y a aussi des temps d’oraison plus profonds. Je ne saurais dire précisément comment faire, mais ce sont des moments d’unité et d’amour avec Jésus, des moments de réconfort. Cette rencontre n’a pas changé ma vie mais elle a  bouleversé la manière de la vivre.

Je reste Magalie — épouse, mère, professionnelle — C’est ça, la prière : elle ne transforme pas ce que l’on est, mais la façon dont on vit.

Se laisser porter

La rencontre avec Jésus ne s’explique pas. Il faut se laisser porter par ce mystère. C’est cela, l’acte de foi : accepter que cela nous dépasse.

Je fixe parfois des rendez-vous avec Dieu, comme on le fait dans un agenda. Aller à l’église, devant le Saint-Sacrement, c’est comme chercher une rencontre. Parfois, on ressent quelque chose. Parfois non. Il y a aussi le silence. Et ce silence fait grandir dans la foi.

La prière est une présence

Quand ma mère est décédée, il n’y avait plus d’échanges possibles entre nous, mais j’étais là. Avec elle. Avec Marie. Dans la confiance. Je crois que le Seigneur était présent, même sans paroles. C’est pareil dans la prière : parfois, on ne ressent rien, on se demande ce qu’on fait là. Mais Il est là, et Il nous demande juste d’être présents.

Organisation et fidélité

Oui, prier peut sembler contraignant au début. Il faut parfois se lever un peu plus tôt, se coucher plus tard. Mais c’est pour mieux vivre ensuite. Une amie me disait un jour : « La prière, c’est simple, tu prends rendez-vous. » Et ensuite, tu te laisses aller.

Prier, c’est mettre de l’amour dans chaque geste, chaque parole, chaque rencontre.
Magalie : Prier, c’est mettre de l’amour dans chaque geste, chaque parole, chaque rencontre. – CE324

Formes de prière

Je récite le chapelet, souvent en promenant mon chien. C’est un moment à moi, un moment de confiance. Je prie Saint Joseph, ce modèle discret, pour ma famille et son unité. Je prie aussi l’Esprit-Saint, surtout depuis que j’ai reçu la confirmation il y a deux ans. Il est la présence du Seigneur dans notre quotidien.

Dans les réunions, les entretiens, même dans cette interview, je Lui demande de m’aider à trouver les mots justes. L’Esprit-Saint est là, à chaque instant.

Sainte Thérèse,
un modèle

À l’approche de mes quarante ans, j’ai vécu une conversion. Lors d’une retraite au Mont Saint-Michel avec d’autres familles, nous sommes passés par Alençon, et j’ai découvert Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. J’ai acheté Histoire d’une âme un peu par hasard, mais ça tombait au moment où je vivais un deuil. Cette rencontre a été marquante. Elle m’aide à vivre simplement ma foi, à aimer Jésus dans les petites choses. Quand je suis fatiguée, que je dois faire les lessives ou préparer à manger, je lui dis : « Sainte Thérèse, aide-moi à être une bonne servante. Le repos, ce sera pour plus tard. »

Une prière libre et vivante

Prier, pour moi, n’est pas une contrainte. C’est une grâce. Cela fait partie de moi. Il y a des moments de fidélité, même quand on ne comprend pas tout. Il faut apprendre à lâcher prise, à s’abandonner. À faire confiance au Seigneur : s’Il nous appelle, c’est que nous devons être là.

Ce n’est pas un savoir. Ce n’est pas une technique. La prière, c’est un cœur à cœur, une question d’amour. Aller vers Celui qui nous aime, et qui nous apprend à aimer.

Peut-être que la première chose à faire, c’est simplement de lui demander :
« Seigneur, apprends-moi à prier. »

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