En juin, Josselin participe à une Halte Deuil pour son fils au sanctuaire Notre-Dame de Montligeon. Il a perdu son fils Armand âgé de cinq mois, après une lutte difficile contre une malformation cardiaque. Dès lors, comment traverser le deuil d’un enfant ? À Montligeon, Josselin découvre un lieu où exprimer sa colère et raviver son espérance. Il témoigne de son chemin de foi ébranlé mais tenace.
Il y a quelques semaines, Josselin a perdu son fils Armand, âgé de cinq mois. Dès la deuxième échographie, les médecins ont posé un diagnostic lourd : une malformation cardiaque. « C’était des opérations à cœur ouvert. On a donc décidé de mener le combat jusqu’au bout. » Et Armand s’est battu pendant cinq mois. Il a traversé plusieurs complications, dont un AVC. À une semaine d’une dernière chirurgie, son cœur s’est arrêté.
En outre, Josselin ne cache pas sa colère. « On a prié pendant cinq mois. On a fait notre devoir de bons chrétiens. On a cru aux miracles. Je me demande à quoi ont servi toutes ces prières. » Pourtant, cette incompréhension ne l’éloigne pas de sa foi. Mais elle marque une rupture dans son rapport à Dieu.« Cette colère, elle est là. » Depuis, Josselin a le sentiment d’avoir été abandonné, et de demeurer seul avec ses doutes.
Une Halte Deuil synonyme d’espérance
C’est à Montligeon, lors de la Halte Deuil de juin, que Josselin trouve un lieu pour exprimer cette tension intérieure. Il y redécouvre aussi l’espérance chrétienne. « Ce qu’on apprend ici n’efface pas la douleur, mais ça permet de mieux vivre le deuil. » Il cite D’ailleurs les paroles d’un médecin, restées gravées en lui : « Ce qu’il faut vivre, c’est la rencontre. » Cette phrase l’aide à relire ces cinq mois non pas comme une attente inachevée, mais comme un don accompli.
En effet, « on a tendance à faire des schémas dans la vie. Or, vivre la rencontre, c’est déjà une belle chose. Il faut apprendre à connaître son enfant, à le regarder, pour savoir qui il est. » Pour Josselin, l’existence ne se mesure pas en durée, mais en présence. Cette conviction l’aide à honorer la mémoire de son fils, sans réduire sa vie à sa brièveté. Ce qu’il a vécu avec lui, il le résume simplement : « Rencontrer Armand, c’est déjà très beau. »
On se reverra
Cependant, sa foi n’efface ni les larmes ni le vide. En revanche, elle permet, peu à peu, de nommer une présence. « J’ai toujours cru au paradis. C’est la base de notre foi. Je sais qu’Armand est auprès de la Vierge Marie et du Christ. » Il a été baptisé le jour même de sa naissance, dans l’urgence d’un pronostic vital incertain. Et ce sacrement, Josselin le vit aujourd’hui comme un signe de paix.
Au fil des enseignements de la halte deuil, il découvre la profondeur de la communion des saints. « On apprend à prier pour nos défunts, à leur parler, à entrer en relation. » En l’écoutant, on ressent pourtant que c’est un chemin encore fragile. « Je voudrais ressentir sa présence plus intensément, mais je suis convaincu qu’on se reverra. »
Une petite lumière dans cette pénombre
Une image l’a particulièrement marqué pendant ces trois jours. Un prêtre représentait la vie terrestre comme un instant minuscule, et la vie éternelle comme l’infini. « J’ai alors compris qu’on est faits pour l’éternité. Pas pour cette vie passagère. » Même si ce déplacement de perspective ne supprime pas le manque, il le replace dans une histoire plus vaste.
« La perte d’un enfant, c’est un grand vide. Une pénombre. Or, la foi chrétienne, c’est une petite lumière dans cette pénombre. Elle ne comble pas tout, mais elle aide à rester debout. » L’espérance n’est donc pas une formule magique. Néanmoins, elle offre un appui, une direction, une promesse : celle de la vie éternelle.
Une Halte Deuil pour ne pas être seul
C’est la première fois que Josselin participe à une Halte Deuil. Avant cette retraite, la préparation de la messe d’enterrement avait déjà ouvert un chemin.
« Le prêtre nous avait aidés à chercher un sens : pourquoi est-il venu ? Comment vivre avec lui après sa mort ? » À Montligeon, ce chemin se prolonge.
Et Josselin ne veut pas le poursuivre seul. « Je pense qu’on reviendra en famille, quand nos filles seront un peu plus grandes. C’est aussi pour elles qu’on est venus ici, pour trouver les mots. Et si ces mots peuvent aider, alors oui, on reviendra. »
Vous traversez le deuil d’un enfant ? Comme Josselin, venez trouver un lieu d’écoute, de prière et d’espérance au sanctuaire Notre-Dame de Montligeon.