Retrouvez ici les enseignements et homélies des Pèlerinages du Ciel 2025 — présidés successivement par : Mgr Philippe Christory (évêque de Chartres), Mgr Grégoire Cador (évêque de Coutances et Avranches), le Cardinal Gérald Cyprien Lacroix (archevêque de Québec), le Cardinal François-Xavier Bustillo (évêque d’Ajaccio), et Mgr Olivier de Cagny (évêque d’Évreux).
La sainteté est notre vocation à tous
1er novembre 2025, Toussaint. Homélie de Mgr Philippe Christory, évêque de Chartres.
« Chers amis, trois fois l’Évangile parle du ciel. La fête de la Toussaint, c’est l’occasion de regarder le ciel, notre avenir, la sainteté et notre vocation. J’aimerais vous parler de la sainteté, de qui sont les saints et de finir sur ce merveilleux Évangile des Béatitudes. La sainteté, c’est notre appel, c’est notre vocation à tous. Et pourtant, le monde d’aujourd’hui est loin de la vivre. Le monde est pris par l’individualisme, la consommation, la sécularisation. Or, la sainteté est une source qui vient du cœur de Dieu, capable d’éclairer la sagesse des hommes, la sagesse de nos relations humaines dans tous les domaines. »
Pèlerins
d’espérance
1er novembre 2025, Toussaint. Enseignements de Mgr Philippe Christory, évêque de Chartres.
En ce jour de Toussaint au sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, lieu de prière pour les défunts, Mgr Philippe Christory, nous entraîne comme « pèlerins d’espérance » dans le cadre du Jubilé voulu par le pape François. À partir de la Parole de Dieu (Romains, Colossiens, Béatitudes, veuve de Naïm…), il montre comment l’espérance, vertu théologale reçue au baptême, devient une force pour traverser les guerres, les épreuves, le deuil et le sentiment de découragement. Il évoque la vie spirituelle quotidienne (prière, sacrements, louange), la place des pauvres, la mission, la joie de croire et de témoigner, et appelle chacun à redevenir témoin de l’espérance dans un monde souvent sans horizon.
Promesse
d’éternité
2 novembre 2024 – Mgr Grégoire Cador, évêque de Coutances et Avranches.
Commémoraison de tous les fidèles défunts.
« En ce jour où l’Église universelle commémore tous les saints, nous nous rassemblons dans la communion des saints pour prier pour nos défunts et les présenter à la miséricorde sans limite de Dieu, qui se révèle d’une manière admirable dans le cœur transpercé de son Fils. Ce faisant, nous affirmons clairement notre foi en la vie après la mort. Sinon, à quoi bon prier pour les morts ?
Ce qui impressionne dans la mort physique, c’est qu’elle est le seuil d’un voyage sans retour, sur lequel nous n’avons que peu de prise — si ce n’est justement la prière pour les défunts. Prier pour les défunts ne consiste pas seulement à faire mémoire ou à se souvenir de nos « chers disparus » et de ce que nous avons vécu avec eux. Eux, comme nous, sommes en marche vers le point oméga de la rencontre définitive avec le Créateur.
Il s’agit donc de continuer le chemin en communion avec ceux qui nous précèdent, eux qui ont franchi la porte de la mort physique et qui, à l’image du grain tombé en terre, sont appelés à l’éclosion de ce que fut leur vie sur terre et de ce qu’est leur vie dans l’au-delà.» (…)
Prier en communion
avec nos morts
2 novembre 2025 – Mgr Grégoire Cador, évêque de Coutances et Avranches.
Commémoraison de tous les fidèles défunts.
Mgr Grégoire Cador nous invite à prier en communion avec nos morts et à regarder la mort à la lumière de l’espérance chrétienne.
En partant de Thérèse de Lisieux, de la Parole de Dieu et des Pères de l’Église, il rappelle que le purgatoire n’est pas une fournaise de peur, mais un brasier d’amour où Dieu purifie l’or de nos vies. Il aborde aussi le sens de notre vie sur terre, nos attachements aux richesses, la place des pauvres dans notre préparation à l’éternité, ainsi que les épreuves qui « tamisent » notre foi comme le froment. Enfin, il montre comment la vie éternelle commence dès maintenant, en vivant « enracinés en Dieu », et appelle chaque chrétien à devenir témoin d’une espérance qui ne déçoit pas, au milieu d’un monde parfois tenté par le repli et le désespoir : « Toi, Grégoire, tu y crois, toi, à la vie éternelle après la mort ? Oui, j’y crois ! ».
Mais ce n’est pas seulement « après la mort » que j’y crois. Je crois que la vie éternelle, c’est maintenant qu’elle commence, parce que je sais que, dès maintenant, nous sommes dans la main de Dieu. Notre vie ici-bas est un passage !
Tout recommence en Jésus Christ
Pèlerinage du ciel du 9 novembre. Homélie du Cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec et primat du Canada.
« Très chers frères et sœurs,
Ici, aujourd’hui… nous ne fuyons pas la réalité de notre monde. Nous la portons. Et nous la déposons dans le Cœur de Marie qui est honorée ici à Montligeon. Notre-Dame Libératrice. Non pas celle qui supprime le réel. Mais celle qui accouche du réel renouvelé. Le livre de Qohélet, que nous venons d’entendre, est un des textes les plus lucides de toute la Bible. Il n’est pas pessimiste. Il est vrai. Tout passe. Tout s’effrite. Tout glisse entre les doigts. Les puissances humaines qui se croyaient solides… s’avèrent poussière. Vous avez peut-être entendu le récit de ce prédicateur enflammé qui monte en chaire et s’exprime ainsi : « Mes bien chers frères, vous mourrez tous un jour…
et moi aussi peut-être ! » Non, il n’y a pas de peut-être. Tous, nous sommes appelés à vivre ce passage dans lequel nous basculons dans la vie éternelle… »
Choisis la vie !
Pèlerinage du ciel du 9 novembre. Enseignement du Cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec et primat du Canada.
Le cardinal Gérald Cyprien Lacroix propose une lecture de l’Évangile de la veuve de Naïm (Lc 7, 11-17) et lance cet appel : « Choisis donc la vie ».
À partir de la rencontre entre deux processions – celle de la mort et celle de la Vie qu’est Jésus – il aborde la réalité du deuil et de la souffrance, la certitude de la mort, la question du péché qui nous empêche de nous relever, mais aussi la conversion, la miséricorde, la résurrection déjà à l’œuvre aujourd’hui et la vie en abondance à laquelle le Christ nous appelle. « Ici, nous portons dans la procession de vie ceux qui marchaient dans la procession de mort. C’est ce que nous faisons à Montligeon.
Ce sanctuaire nous accueille avec nos deuils, nos larmes, nos questions, et nous accompagne pour repartir dans la procession de la vie. Intercéder, c’est cela : ouvrir une brèche pour laisser la vie passer dans la mort, et laisser la mort s’ouvrir à la vie. »
Tu n’es pas seul
Pèlerinage du ciel du 16 novembre. Enseignement du Cardinal François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio.
Solennité de Notre-Dame Libératrice.
« Chaque jour et chaque dimanche, nous avons la possibilité d’écouter la parole de Dieu. Dieu nous parle. Nous vivons dans une société où nous recevons beaucoup de nouvelles, mais avec un véritable déficit de bonnes nouvelles.
Nous entendons de nombreuses voix, beaucoup de paroles ; parfois, c’est une cacophonie. Il est important pour nous de discerner et d’écouter la parole de Dieu, chaque jour et chaque dimanche. Vous le savez, je le dis souvent : la parole n’est pas seulement lue, elle est proclamée, elle est libérée. La parole de Dieu doit toucher nos oreilles et notre cœur. Elle nous est donnée pour que nous soyons éduqués, formés et transformés… » (…)
Réparer l’espérance
Pèlerinage du ciel du 16 novembre. Enseignement du Cardinal François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio.
Solennité de Notre-Dame Libératrice.
À partir du constat d’un monde blessé (crises, violences, peur de l’avenir chez les jeunes), le cardinal François Bustillo affirme que la foi chrétienne n’appelle pas à la résignation, mais à réparer l’espérance, la vie spirituelle et les liens fraternels. Après un diagnostic lucide, il appelle à rêver avec Dieu :
« Dans les moments de crise, je crois qu’il faut oser, rêver, risquer. Il faut oser dans la confiance. » Aujourd’hui, nous devons réparer l’espérance, car nous pouvons tomber dans le piège de décrire seulement ce qui ne va pas. Nous avons l’habileté d’identifier ce qui est sombre, mais notre responsabilité nous demande d’aller plus loin : le chrétien passe toujours de la constatation à la proposition. Une réflexion sur la mission de l’Église aujourd’hui, et une invitation à contempler Marie Libératrice pour croire, aimer et espérer pour notre temps.
Un roi couronné d’épines
Pèlerinage du ciel du 23 novembre. Homélie de Mgr Olivier de Cagny, évêque d’Évreux, pour la solennité du Christ roi de l’univers.
« Le Christ est notre roi. J’espère que cette royauté de Jésus éclaire nos vies maintenant, demain et jusqu’au moment de notre mort. J’espère aussi que cette royauté de Jésus, ce règne de Jésus, peut éclairer notre monde, la société dans laquelle nous vivons, traversée par tant de violences, de contradictions, d’injustices et de guerres.
Et voilà qu’aujourd’hui, ce dimanche, nous contemplons Jésus au sommet, au sommet de l’histoire. Attention, ce n’est pas si simple. Regardez les deux moments où Jésus est reconnu comme roi dans l’Évangile. Lorsque les mages — nous le fêterons dans un mois et demi — viennent à Bethléem et lui offrent l’or, l’encens et la myrrhe. Ils reconnaissent qu’il est roi, et comme le disent les psaumes, « tous les rois de la terre viendront se prosterner devant lui ». Oui, mais en même temps, il y a un autre roi, un roi clé, un roi prétentieux : Hérode, jaloux, qui ne veut pas de la royauté de Dieu et de Jésus… » (…)
La prière de l’Église
pour les défunts
Pèlerinage du ciel du 23 novembre. Enseignement de Mgr Olivier de Cagny, évêque d’Évreux, pour la solennité du Christ roi de l’univers.
Mgr Olivier de Cagny, propose d’approfondir le sens de la prière de l’Église pour les défunts au cœur de la messe. À partir des prières eucharistiques et du memento des morts, il montre comment la liturgie porte la mémoire de ceux qui ont quitté ce monde et les confie à la miséricorde de Dieu.
En s’appuyant sur l’Écriture (deuxième livre des Maccabées, bon larron, psaumes), sur la tradition (concile de Chalon-sur-Saône, enseignement de Vatican II) et sur le témoignage de sainte Monique rapporté par saint Augustin, il éclaire les expressions liturgiques qui parlent des défunts comme « serviteurs », « frères et sœurs », « endormis dans l’espérance de la Résurrection ». Il développe enfin les images de repos, de paix, de lumière et de participation à la résurrection du Christ, pour présenter la grande espérance chrétienne : être accueillis dans le Royaume. « Voir la mort comme un appel de Dieu, cela nous permet de comprendre que la vie ne s’arrête pas, mais qu’elle continue avec Dieu. »




