Est-ce que j’hérite des fautes de mes ancêtres ?

Héritons-nous des fautes ou des péchés commis par nos ancêtres et devons-nous en porter le poids toute notre vie ? Éclairage de don Martin Viviès sur RCF.

Le péché ou la faute de mon ancêtre peut me nuire, mais dans une mesure assez limitée. L’Église nous enseigne que dans la communion des saints, il y a une solidarité dans le bien et aussi dans le mal. Le mal que je commets entraîne une certaine onde de choc, un peu comme un caillou jeté dans une mare provoque des vaguelettes qui se propagent. Ce mal exige réparation.

Jésus est monté sur la Croix pour nous libérer du mal, non seulement de notre culpabilité mais également du mal qui est la conséquence du désordre que, par notre péché, nous avons introduit dans le monde.

Ce désordre peut aussi affecter d’autres générations en provoquant certains conditionnements ou atavismes (saint Jean-Paul II les qualifiait de « structures de péché »).

C’est particulièrement évident par exemple pour l’alcoolisme ou pour une certaine propension à la violence. Mais ce n’est en aucun cas un déterminisme ou quelque chose d’inéluctable.

Les fautes de nos ancêtres ne sont pas une malédiction

Aujourd’hui l’épigénétique est très à la mode. Une étude récente a montré qu’un traumatisme pouvait se transmettre chez la souris sur plusieurs générations. Est-ce la même chose pour l’homme ? Le mal peut avoir des conséquences, des traumatismes être ressentis mais ce n’est pas une malédiction. Ce n’est pas un péché qui se transmet et dont les descendants porteraient le poids.

Comment se libérer de l’héritage parfois très lourd légué par nos ancêtres ?

Nous recevons souvent des témoignages de pèlerins qui pensent que leur mal-être provient de leur ancêtre. Dans les années 2000, il y a eu une mode venant d’Amérique qui consistait à célébrer des messes pour guérir les arbres généalogiques. La conférence des évêques de France a publié en 2007 une mise en garde en distinguant le point de vue psychologique du point de vue spécifiquement chrétien.

Quand les gens ressentent une souffrance, il n’existe pas de solution toute faite qui la ferait disparaître tout à coup. Il faut plutôt les aider à découvrir la cause de cette souffrance.

L’Église accueille la souffrance de chacun. Elle offre son soutien spirituel et son intercession pour obtenir la guérison de toutes sortes de maux physiques, moraux, psychologiques. Les pasteurs ou les laïcs en mission d’accompagnement des personnes en souffrance peuvent utiliser les prières contenues dans le livre Protection, Délivrance, Guérison : célébrations et prières (Mame). Mais ce ne sont pas des rites magiques destinés à supprimer automatiquement ce genre de souffrances.

Retrouver une relation d’alliance avec Jésus

Toutes ces prières ont pour but de nous faire entrer dans une relation d’alliance avec Jésus. Quand on redevient ami de Jésus à travers les sacrements (en particulier la confession ou la communion), on récupère notre liberté vis-à-vis du mal et du péché. Mais cela ne nous dispense pas d’accomplir un travail psychologique sur certains conditionnements pouvant venir de notre famille.

Nos ancêtres défunts, s’ils sont encore en Purgatoire, sont en état de grâce. Ils sont amis de Dieu. Ils sont incapables de pécher et de nuire, tout au plus leur est-il permis parfois de manifester leur mal-être. La réponse qu’ils attendent de nous, c’est que nous offrions des suffrages pour eux et plus particulièrement l’offrande du sacrifice de la Messe.

Soutenez notre partenaire RCF dans la diffusion du message de l’Espérance Chrétienne :

2 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *