Notre espérance chrétienne fait-elle de nous de doux rêveurs qui fuient la réalité du monde ? Non bien sûr, répond le cardinal Barbarin pour la revue du sanctuaire Chemin d’éternité. Pour lui, l’espérance est la vertu du coeur transpercé.
L’espérance est l’une des trois vertus théologales citées par saint Paul dans la première épître aux Thessaloniciens. Pour chacune, il ajoute ce qu’elle exige de nous : la foi nécessite un travail constant de l’intelligence pour comprendre cette Parole qui nous dépasse, la charité nous pousse à nous donner jusqu’au bout pour les autres par amour.
Enfin, la caractéristique de l’espérance est la ténacité qu’elle requiert. Malgré les circonstances qui peuvent être douloureuses, je ne lâche pas l’espérance car je suis sûr que Dieu continuera de veiller sur moi, que je suis dans sa main.
Quand je suis allé en Irak, j’ai rencontré à Bagdad des familles qui avaient été brutalement expulsées de Mossoul (ancienne Ninive) par Daech. Alors que tous pleuraient, le patriarche Sako qui pleurait aussi avec elles, s’est soudain levé pour les dissuader « de faire un péché de désespoir ».
“L’espérance, leur a-t-il dit, n’est pas de croire que demain cela ira mieux, mais que de toute façon Dieu ne vous laissera jamais tomber. Le soir du Jeudi saint, personne ne pouvait dire à Jésus que cela irait mieux demain…, mais lui-même savait que jamais son Père ne l’abandonnerait. C’est d’ailleurs un de ses derniers actes sur la croix, remettre en Lui son esprit. »
« L’espérance n’est pas de croire que demain cela ira mieux, mais que de toute façon Dieu ne vous laissera jamais tomber »
Mgr Louis Sako, patriarche de l’Eglise catholique chaldéenne.