Obsèques : messe ou bénédiction ?

Y aura-t-il un prêtre pour célébrer ma messe d’enterrement ? Voici une question que certains d’entre nous se sont peut-être déjà posée avec une pointe d’inquiétude : les évolutions rapides que connaît l’Église, la pénurie de prêtres dans certaines régions font que ce qui allait de soi il y a encore quelques années n’est aujourd’hui plus si évident.  Voici quelques éléments de réponse pour aborder sereinement cette question.


Qu’est-ce qu’une célébration d’obsèques ?

La liturgie des funérailles a pour but de recommander à Dieu les défunts ainsi que d’encourager l’espérance des vivants. Elle a pour but également de développer en eux la foi au mystère pascal et à la résurrection des morts.

La célébration à l’église est centrale. Mais n’oublions pas qu’elle est précédée et suivie de deux autres moments qu’il convient de soigner de manière particulière :

 la station à la maison du défunt ou à la maison funéraire d’abord

 la station au cimetière ensuite.

Qu’un prêtre soit présent ou non, chacune de ces trois étapes est scandée par la prière.

La messe d’obsèques

La célébration à l’église peut être ou bien une messe ou bien une bénédiction. Dans tous les cas, la célébration comporte les rites d’accueil, la liturgie de la Parole et le dernier adieu.

La messe est célébrée lorsque le défunt était un chrétien pratiquant et lorsque la famille, ou une part importante de l’assemblée, est apte à participer activement, en particulier par la communion. Il peut arriver qu’un de ces éléments manque (par exemple lorsqu’une personne très chrétienne décède, mais que le reste de la famille s’est éloignée de la foi) ou alors qu’aucun prêtre ne soit disponible pour célébrer la liturgie des obsèques. Dans ce cas, il y aura une bénédiction.

La prière de toute la communauté chrétienne

La perspective d’une bénédiction sans messe peut inquiéter. Il convient toutefois de se rappeler deux éléments importants :

 Même lorsqu’elle n’est pas prévue pour la célébration des obsèques en tant que telle, la messe sera célébrée, en l’absence du corps, à un autre moment. Elle aura lieu quelques jours ou semaines après, le plus souvent au cours d’une messe paroissiale dominicale. Cette messe peut être l’occasion de rassembler à nouveau les membres les plus proches de la famille. Le lien avec la célébration eucharistique ne doit jamais être perdu !

 Les célébrations conduites par des fidèles laïcs ne sont pas un pis-aller au manque de prêtres, un enterrement de seconde classe pour les chrétiens un peu trop tièdes ou les personnes sans statut social reconnu !

Dans les faits, la mise en place d’équipes de laïcs a cherché à pallier la raréfaction des forces sacerdotales. Mais cette pratique a remis en lumière un aspect important de la vie et de la pratique ecclésiales : c’est toute la communauté chrétienne qui est concernée par la mort d’un de ses membres, et pas seulement « monsieur le curé » ! La mise en place de ces équipes a donc vraiment un sens. Les membres qui les composent ont bien souvent suivi une formation de qualité avant de s’engager, et accomplissent ce service d’Église avec foi, humilité et attention.

 

Texte tiré du dossier de la revue Chemin d’Éternité n°282 (sept-oct 2017)
Une porte vers la vie : la liturgie des funérailles


Au sommaire du dossier

Les obsèques, un acte liturgique

Le rituel des obsèques et ses symboles

Veillées funéraires : une pratique d’un autre âge ?

Inhumation ou crémation ?

Pourquoi aller au cimetière prier sur la tombe d’un proche ?

Vous pouvez consulter ici le sommaire de la revue sur la liturgie des funérailles.

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Photo : Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons

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