Obsèques : messe ou bénédiction ?

Messe ou bénédiction, que choisir pour des obsèques ? Moins de la moitié des Français souhaite une cérémonie religieuse pour leurs propres obsèques. Pourtant, au moment du décès d’un proche, la question du choix entre une messe et une bénédiction se pose. Quels sont les éléments à prendre en compte ? Entretien avec don Patrick Pinard-Legry, chapelain au sanctuaire de Montligeon. Interview réalisée pour l’émission Sanctuaires normands sur RCF Orne-Calvados-Manche.

https://youtu.be/A38ep8PQ52U

Quelle est la différence entre obsèques et funérailles ?

Les obsèques et les funérailles recouvrent les mêmes réalités, bien que leur usage courant diffère légèrement. Les obsèques

désignent principalement le convoi funéraire (emprunté du bas latin obsequiae, de même sens, lui-même dérivé de sequi, « suivre ») et la cérémonie funéraire, tandis que les funérailles englobent l’ensemble des rites liés au décès d’une personne, depuis la veillée jusqu’à l’inhumation.

Messe ou bénédiction : quelles différences ?

La messe des obsèques est une célébration eucharistique, qui inclut la communion et le sacrifice du Christ offert pour le salut du défunt.

Elle comprend également des rites propres aux obsèques : encensement du corps, bénédiction avec l’eau bénite, illumination du cercueil à partir du cierge pascal.

La bénédiction, quant à elle, n’inclut pas l’Eucharistie. Elle reprend toutefois certains rites liturgiques, comme l’encensement et l’aspersion d’eau bénite. Elle constitue une cérémonie plus simple, souvent choisie lorsque la famille ou le défunt n’avait pas une pratique régulière de la foi catholique.

Comment discerner entre une messe et une bénédiction ?

Le choix repose sur plusieurs critères :

  • La volonté du défunt ;
  • La pratique de la famille ;
  • L’existence d’une équipe de funérailles ; capable d’entourer et d’accompagner la famille si celle-ci n’est pas habituée à la célébration eucharistique ;
  • La manière dont les obsèques sont organisées dans la paroisse.

Quel que soit le choix entre une messe et une bénédiction, l’Église célèbre toujours une messe pour le défunt dans les jours qui suivent la bénédiction.

Le rôle de l’Église dans les obsèques

Plus qu’une simple cérémonie d’hommage, la messe ou la bénédiction recouvre des prières liturgiques célébrées par l’Église. Elles sont dirigées par un prêtre ou un diacre, voire par un laïc formé à cet effet avec la participation de la communauté paroissiale ou d’une équipe de funérailles missionnée à cet effet. Dans les pays de mission, les catéchistes sont formés pour célébrer les obsèques.

L’offrande pour une messe ou une bénédiction

L’Église demande une offrande pour chaque célébration, afin de subvenir aux besoins de la paroisse. L’offrande est la même pour une messe ou une bénédiction. Son montant varie selon les diocèses, se situant généralement en France entre 150 et 300 euros.

Messe et salut de l’âme du défunt

La messe des obsèques est particulièrement importante dans la tradition catholique, car elle associe le défunt au sacrifice du Christ pour son salut. L’Eucharistie est la prière la plus efficace pour intercéder en faveur du défunt et l’aider à accéder au Paradis. Toutefois, une bénédiction, accompagnée de messes ultérieures à son intention, demeure une prière puissante.

Qu’en est-il des obsèques avec crémation ?

Depuis 1983, l’Église permet la célébration d’une messe ou d’une bénédiction avant la crémation, mais pas après. Ce choix s’explique par la signification symbolique de la mise au tombeau, la foi en la résurrection des corps, et les rites des obsèques qui sont liés au baptême, par conséquent au corps du défunt. Les familles ont en outre souvent besoin d’un lieu où se recueillir en mémoire de leur défunt.

L’inhumation d’une urne dans un cimetière est donc impérative ; la dispersion des cendres est interdite par l’Église catholique : https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20160815_ad-resurgendum-cum-christo_fr.html

La communion et la présence des défunts

Lors d’une messe d’obsèques, la communion permet d’entrer en communion avec le défunt. Il n’y a pas de contact direct avec les défunts ; c’est par la charité — la vertu théologale vécue dans la communion des saints — que nous restons unis à eux. Concrètement, cette charité se traduit par la prière, la participation à l’Eucharistie, les actes de miséricorde, l’offrande de messes, et elle peut leur être appliquée comme suffrage (cf. CEC 946-962, surtout 958 ; 1479).

L’enseignement de l’Église sur la communion des saints affirme que nos prières et actes de charité peuvent bénéficier aux défunts, les aidant ainsi à entrer plus rapidement dans la vie éternelle.

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