Mélanie* a été victime de pervers narcissiques qui ont tout détruit dans sa vie. Elle a écrit au sanctuaire pour faire part de son incompréhension et de son incapacité à pardonner. Voici son témoignage et la réponse du sanctuaire à la question fondamentale : peut-on pardonner l’impardonnable ?
*Le prénom a été changé
80 ans qui ont fait de ma vie un enfer
Mélanie : Bonjour, pourquoi pardonner et aussi prier pour des personnes qui m’ont fait souffrir et souffrir en détruisant en toute conscience et par choix, petit à petit.
- Mon enfance, ma scolarité, mes relations familiales avec les autres membres de la famille : frères, soeurs, oncles, tantes, cousins, cousines, grands-parents.
- Sans oublier mes relations amicales , ainsi que mon adolescence, ma vie d’adulte (sexualité comprise), ma vie professionnelle puisqu’ils avaient bien massacré, bien pilonné la scolarité !!!
- Mon bien être physique et psychique complet. Ne me laissant aucune chance sur quoi que se soit.
Je finis ma vie dans une solitude extrême sans enfants, mari et amis(es). Alors question :
Pourquoi j’irais prier pour des pervers narcissiques, qui ont pris plaisir à faire le mal et ce durant presque 80 ans et qui ont fait de ma vie un enfer !!! Dites-moi pourquoi?
“Pardonner ne veut pas dire oublier ou accepter l’inacceptable mais d’abord vivre une libération personnelle, au fond de son cœur.”
Peut-on pardonner l’impardonnable ?
Merci pour votre confiance en nous faisant part de votre question et de votre souffrance. Il est facile de dire qu’il faut pardonner. Une autre chose est de pardonner quand nous avons été profondément blessés psychologiquement ou physiquement.
Nous accueillons régulièrement des personnes qui ont vécu de telles souffrances. Je pense en particulier à ce rendez-vous avec une dame qui a souffert des violences psychologiques et physiques de la part de son époux pendant trente ans. Ou à cette dame qui s’était rapprochée de l’Église car elle voulait pardonner à son bourreau. Pour elle, pardonner ne voulait pas dire oublier ou accepter l’inacceptable mais c’était d’abord pour vivre une libération personnelle, au fond de son cœur.
Pardonner ne signifie en aucun cas accepter l’injustice, mais c’est le seul chemin de paix possible. Je pense encore à des parents dont les enfants ont été tués. Ils ont tant de mal à pardonner et c’est normal ! Mais ils me confient qu’ils ne peuvent pas vivre avec cette rancune.
J’entends votre souffrance et votre refus de pardonner et je les comprends. Je sais que le pardon est difficile et qu’il est même parfois surhumain. Je crois cependant qu’il est une grâce à demander, un chemin et un apaisement.
Je suis à votre entière disposition si vous voulez venir à Montligeon pour en parler de vive voix. Je vous assure de ma prière.
Les 3 conseils pour entrer dans le pardon
Mettre des mots
Il s’agit de nommer le mal subi et les émotions que l’on éprouve.
Demander de l’aide
Se faire accompagner par une personne de confiance extérieure : ami, médecin, psychologue, prêtre etc.
Demander à Dieu
Décider de se débarrasser de ce qui pollue la vie, c’est la condition du retour à la vie.
Confier au Seigneur le désir de pardonner, même si cela paraît impossible à vue humaine.