Péché, contrition, pardon, indulgence… Quelles réalités derrière ces mots techniques ? Comment expérimenter concrètement ces notions dans ma vie et les transformer par l’amour de Jésus ? Explications de don Martin Viviès, chapelain au sanctuaire Notre-Dame de Montligeon.
Pourquoi avons-nous
besoin d’indulgences ?
Nous avons besoin d’indulgences parce que nous ne sommes pas parfaits. Dieu désire notre beauté. Mais nous ne pouvons aller le voir en Paradis que si nous nous sentons prêts. Les Orientaux n’utilisent pas le mot Purgatoire, mais ils croient en une notion de purgation nécessaire après la mort. Certains la décrivent comme un temps de fiançailles. La fiancée désire rejoindre son fiancé mais elle s’aperçoit que sa robe est tachée. Elle a besoin de temps et de l’aide d’autres personnes pour se préparer.
De même, nous avons tous besoin d’une réparation et d’une adaptation pour pouvoir profiter de la vie de Dieu. Dans toutes nos actions, il y a une petite part de recherche de nous-mêmes. Cela n’est pas tellement compatible avec l’amour de Dieu en Paradis.
Le pardon et l’indulgence,
fruits de la contrition
Le pardon
Le pardon et l’indulgence sont obtenus à travers la contrition. Ce mot nous paraît un peu technique. Il signifie : arriver à voir le mal du point de vue de Dieu. Adopter son point de vue rend notre cœur semblable au sien. Si nous le faisons par amour de Dieu, nous pouvons recevoir le pardon, même des plus gros péchés. Nous pouvons être des criminels, des mafieux, des grands pécheurs. Si nous prenons conscience de notre mal et l’exprimons devant Dieu, il nous pardonne.
Cela se fait dans la confession…
Par la force de ce sacrement, notre vague regret devient une contrition, c’est-à-dire un acte d’amour qui nous fait prendre le point de vue de Dieu.
L’indulgence
Elle vient aussi de la contrition. Quand on fait un péché, il crée une marque dans notre être profond. Nous ne pouvons pas nous laver tout seuls ! Être pardonné ne suffit pas. Reconnaître que c’est mal ne suffit pas non plus. Si vous dites cela à votre mari, à votre frère, vous pouvez vous réconcilier avec lui, mais le mal reste inscrit au fond de votre être. Or Jésus est monté sur la croix pour nous libérer du mal. Nous avions perdu son amitié à cause du péché. Il nous la rend. Il nous libère aussi du mal qui nous enlaidit.
Jésus veut nous redonner notre beauté pour nous permettre de connaître notre Père du Ciel. Cela passe aussi par la contrition. En 1378, sainte Catherine de Sienne a parlé pendant plusieurs jours. Ses secrétaires dominicains ont tout noté dans le Dialogue de la divine Providence. Dès le début, le Père éternel lui déclare vouloir faire miséricorde au monde. Il lui fait voir le péché du monde et lui dit :
« Aucune faute ne peut être expiée par une peine si elle est endurée au titre de la peine. Pour cela, il faut qu’il y ait de l’amour, du désir, de la contrition du cœur ».
sainte Catherine de Sienne
Pourquoi voulons-nous réparer ?
Parce que nous nous trouvons moche ? Par amour pour nous ou par amour de Dieu ? Si nous réparons uniquement par devoir, nous purgeons la peine mais nous ne réparons pas envers Dieu. Nous ne retrouvons pas notre beauté vis-à-vis de Lui.
Mon conseil : adopter le point de vue de Jésus !
Faisons notre examen de conscience. Disons à Jésus : « Je veux adopter ton point de vue, rétablir la vérité, réparer le mal dans ma vie, pour l’amour de Toi. » C’est très enthousiasmant. Cela montre aussi que l’indulgence n’est pas automatique car adopter le point de vue de Dieu sur notre péché n’est pas facile…
Indulgence, mode d’emploi
Une indulgence plénière est accordée aux conditions habituelles : confession, communion, prière aux intentions du pape.
Aux pèlerins venant à Notre-Dame de Montligeon :
1) à chaque fois qu’ils participent à un pèlerinage collectif,
2) une fois dans l’année au jour de leur choix,
3) le 16 novembre en la fête de Notre-Dame libératrice,
4) le 29 juin en la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul,
5) le 2 août, indulgence de la “Portioncule”.
Aux membres inscrits à la Fraternité de Montligeon,
lorsqu’ils renouvellent (même de manière privée), là où ils sont, leur engagement à prier pour les âmes du Purgatoire :
1) au jour de leur inscription à la Fraternité,
2) en la solennité de l’Ascension,
3) en la solennité de l’Assomption,
4) en la fête de Notre-Dame libératrice le 16 novembre,
5) en la solennité de la Toussaint.