Mettons-nous à l’école de saint Joseph

Le lundi 20 mars, nous célébrons saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron des travailleurs et de l’Église universelle. Nous vous invitons à méditer sur l’Évangile du jour, à l’aide de quelques passages de la Fuite en Egypte, pièce de théâtre de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus.


Texte intégral de la pièce de théâtre de Ste Thérèse à découvrir ici

Joseph face au mystère de l’Incarnation

« Il leur dit : “Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ?” Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. »

Joseph connait son fils…

Joseph et Marie ne comprennent pas leur propre Fils. Comme tous les parents, ils élèvent un enfant qu’ils connaissent pourtant si bien, ils l’ont vu naître, pleurer, avoir froid, avoir faim. Ils savent ce qui lui fait plaisir, ce qui le fait sourire, ce qui le contrarie. Ils savent même, comme tous les parents, que leur enfant ne leur appartient pas, qu’il est enfant de Dieu. Ils savent même que cet enfant est unique, il est le propre Fils de Dieu, Dieu lui-même venu habiter chez nous, dans notre monde, notre histoire, nos préoccupations, nos vies. Enfin ils savent que cet Emmanuel est venu pour sauver son peuple, et que Dieu le Père Lui a confié une grande mission pour réaliser ce salut.

…Mais le projet de Dieu le dépasse

Ce que Marie et Joseph ne peuvent pas comprendre c’est comment Dieu conduit la vie de son Fils, et pourquoi Dieu a choisi de nous sauver ainsi. « Ô Marie ! dites-moi, quel est ce profond mystère ? Le désiré des collines éternelles, l’Emmanuel objet de soupirs de tous les patriarches est là sur mes genoux, Il me regarde, moi, son pauvre et indigne serviteur. » Les voies de Dieu sont impénétrables, dit-on, c’est très vrai, Dieu sait mieux que nous ce qui est bon pour nous, Il est plus intime à nous que nous-même, Il voit plus loin que nous et peut se servir de tout pour nous conduire mystérieusement vers le Ciel.

En confiance, il se laisse conduire

Saint Joseph nous précède, il est un vrai maître de foi, de confiance en Dieu. Drôle de projet que de confier à un homme faible et pécheur, l’enfant Dieu et sa Mère virginale. Joseph possède cette souplesse de l’âme qui accepte de faire confiance au projet divin. Face au mystère il ne recule pas mais en homme juste et courageux, il s’humilie, se laisse conduire. « Je ne puis sonder la profondeur des pensées divines et je les adore sans les comprendre. » Cet étonnement de Joseph nous permet de saisir un peu plus la disproportion de l’amour divin dans l’Incarnation.

Joseph patron des travailleurs

« Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. »

Le Christ épouse et donne du sens à notre condition terrestre

Soumission de Dieu aux hommes. Dieu s’est livré par amour pour nous, Dieu a choisi de nous donner sa vie. L’œuvre de Dieu se réalise en nous et par nous. Il a choisi de se faire serviteur, proche, dépendant. Nous sommes ceux qui faisons croître le Christ sur Terre, nous sommes ses mains, nous sommes sa voix. Loin de contraster avec notre condition terrestre, le Christ l’épouse et lui donne tout son sens, sa dignité.

Comme Joseph, faisons grandir le corps du Christ : l’Église

Sainte Thérèse met en scène cette parole de Marie à Joseph : « Bientôt Jésus grandira, vous devrez apprendre au Créateur de l’univers la manière de travailler. Avec vous Il gagnera son pain à la sueur de son visage adorable. » On voit comment Jésus vient habiter notre condition humaine et comment il nous la révèle auprès de Joseph. Nos tâches humaines et terrestres sont ainsi revêtues d’une dignité nouvelle, inattendue. Saint Joseph est ici reconnu comme un maître, un homme qui a fait grandir le Christ à la sueur de son front. Or le corps du Christ, c’est l’Église : à nous désormais de faire croître ce corps par notre labeur.

Comme Joseph, donnons du sens à notre travail

Cette dignité du travailleur est éminemment liée à la famille. De fait, ce qui donne le sens ultime des peines et des joies du travail de Joseph, c’est d’œuvrer pour sa famille : il est le gardien de Marie et de Jésus : « Ô Marie ! Laissez-moi dépenser mes forces au service de Jésus. C’est pour Lui et pour vous que je travaille ; cette pensée me donne du courage, elle m’aide à supporter la fatigue et puis le soir à mon retour, une caresse de Jésus, un seul de vos regards me font oublier les labeurs de la journée. » Cette force de Joseph, mise au service de la Sainte Famille, nous incite à entrer en profondeur dans la valeur de toutes nos tâches, mus par le Christ et en vue du Christ. C’est bien ce qui se joue chaque jour à l’Eucharistie, source et sommet de toute vie chrétienne !

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