Quel lien avec notre défunt ?

La mort vient briser de manière très violente un lien physique et sensible avec notre défunt. Devant ce pouvoir de destruction considérable de la mort qui nous sépare, que reste-t-il de notre lien avec notre défunt ? Soeur Cécile analyse la nature de ce lien et nous donne des raisons d’espérer : l’amour est plus fort que la mort !

Que reste-t-il de notre lien avec notre défunt ?

Saint Paul dans le très bel Hymne à la charité nous dit que « l’amour ne passera jamais ». L’amour reste quelque chose d’éternel et c’est très réconfortant. Le Cantique des cantiques nous dit aussi : « L’amour est fort comme la mort. » Nous pouvons donc être sûrs que ce lien d’amour demeure. En revanche, il se vit différemment : il ne se dit plus sous un mode physique, mais sur un mode spirituel.

Savoir que cet amour subsiste est une très bonne nouvelle, c’est-à-dire qu’il est toujours possible d’avoir un lien avec le défunt. Mais il ne s’agit pas d’une communication. Quand nous sommes en deuil, nous sommes fragilisés et nous pouvons être tentés de retrouver la voix du défunt, d’entrer en communication avec lui via des médiums, des voyantes etc. L’Église nous met en garde contre cela car toute recherche de communication avec nos défunts fait appel à des forces occultes que nous ne maîtrisons pas et qui peut nous ouvrir à de sérieux problèmes. Au contraire, elle nous enseigne qu’il existe une communion spirituelle avec nos défunts, dans le cadre de la communion des saints.

Si les liens d’amour demeurent, non seulement, ils peuvent continuer mais ils peuvent aussi se perfectionner

Nous avons du mal à l’imaginer mais le perfectionnement du lien que nous entretenons avec un défunt est possible. En effet, il s’agit d’une relation où on est deux. D’autre part, nous oublions souvent que notre défunt a changé car il a vécu une expérience spirituelle que nous-même sur terre n’avons pas encore vécue : la rencontre, le face-à-face avec Dieu.

Notre défunt a rencontré Dieu, celui qui est tout amour : et cette rencontre avec Dieu amour ne peut le laisser tel qu’il était sur la terre. Donc nos défunts ont pris de l’avance sur nous dans l’art d’aimer. Quelle belle espérance !

Quel lien garder avec notre défunt ?

Face à la rupture de la mort, nous pensons souvent que tout est fini. Pourtant, nous aurions aimé partager encore tant de choses ! Comment faire ? Notre relation a pu être belle mais blessée aussi.

Que le défunt soit dans la communion d’amour avec Dieu ou bien dans ce désir extrême d’y être, il est dans cette dynamique de l’amour. Je peux lui parler, lui dire que je l’aime, que je le remercie ou même « au revoir » si je n’ai pas eu l’occasion de lui dire, selon les circonstances du décès. Même si ma relation a été blessée, je peux entrer dans une dimension extraordinaire de l’amour : le pardon.

Pardonner au delà de la mort

Ici à Montligeon, nous rencontrons souvent des personnes bloquées dans leur chemin de deuil parce qu’elles ont un pardon à vivre, à donner ou recevoir. Or le mystère de la communion des saints et de l’amour qui ne meurt pas peut permettre, au-delà de la mort, de pouvoir vivre ce pardon.

Comment ? Le point commun qui nous relie, c’est le cœur du Christ. Les défunts communient à cette présence du Christ. Et nous, nous communions aussi à cette présence de Dieu par l’Eucharistie et par notre vie de foi et de prière. Je crois donc que le cœur des cœurs de ce lien d’amour avec nos défunts se vit à travers les sacrements, en particulier celui de l’Eucharistie. Dans la communion eucharistique, le passage de ce lien d’amour, c’est le cœur eucharistique du Christ.

Entretien de sœur Cécile réalisé pour Radio Espérance.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *