Conversation sur la mort, avec Christian de Cacqueray

Dans sa Conversation sur la mort avec Christian de Cacqueray, don Paul Denizot parle de la mort sans tabous. Son éclipse dans notre Occident sécularisé est sans doute un facteur responsable de notre angoisse. Et si nous la regardions en face?  Elle fait partie de la vie et même, elle est une pédagogie de la vie. Dans la foi, elle n’est pas un terme mais une rencontre avec une personne, le Christ.

Regardons la mort en face

En Afrique par exemple, la mort fait partie de la vie. Elle est assumée, pleurée, célébrée. En France, elle est cachée, taboue. L’homme postmoderne ne veut pas en entendre parler car il refuse toute limite, toute faiblesse ou vulnérabilité. La mort reste le dernier obstacle à sa toute-puissance. Il refuse de penser à la mort ou alors il choisit de la provoquer, ce qui est une autre manière de l’éviter.

La mort est une pédagogie de la vie

La mort peut devenir une pédagogie de la vie d’abord en prenant le temps de célébrer les belles choses de notre vie, au lieu de courir en permanence. En rappelant aussi que les liens d’amour continuent par-delà la mort. Et enfin en reparlant du bien-mourir. Oui, la bonne mort existe et c’est la mort préparée, accompagnée. En effet, malgré la souffrance et nos limites, de très belles choses peuvent se vivre au moment de la mort qui peuvent nous faire percevoir que l’amour pourrait être plus fort que la mort.

La mort est une rencontre avec une personne

En mourant, le Christ nous a rejoints dans ce moment absurde de la mort et il l’a transformée, transfigurée, vaincue. La mort et la résurrection sont le cœur de notre foi. Le salut chrétien n’est pas une idée mais une personne. Face à la mort, le chrétien peut ressentir l’angoisse, comme tout le monde.Sa foi ne le prémunit pas des peurs, des questions ou des doutes, ni même du désespoir. En revanche elle l’assure profondément de la présence du Christ ressuscité, qui l accompagne tout au long de sa vie et qui vient à sa rencontre au moment de la mort. La résurrection du Christ c est la certitude que l’amour est plus fort que la mort !

Le royaume de Dieu est déjà là et pas encore

Le chrétien vit dans une tension, un « déjà là et pas encore », c’est à dire qu’il attend l’accomplissement du royaume de Dieu qui est déjà au milieu de nous aujourd’hui. Ce n’est pas parce que nous sommes tendus vers les réalités du monde à venir que nous ne vivons pas pleinement le temps présent. Quand nous demandons à Marie de prier pour nous « maintenant et à l’heure de notre mort », cela manifeste qu’il y a deux moments importants dans notre vie : « l’heure de notre mort » et le « maintenant ». Il faut tenir les deux. Ce n’est pas une fuite en avant. Aujourd’hui, nous pouvons nous demander : « Suis-je capable de percevoir où se manifeste le royaume dans ma vie ? »


Conversation sur la mort, le 5 janvier 2024 avec Christian de Cacqueray et don Paul Denizot, à podcaster sur Radio Notre-Dame :

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