4 clés pour surmonter l’épreuve qui dure

Traverser une épreuve c'est possible. Mais comment faire quand elle s'installe : une maladie au long cours, un deuil, un handicap, une division dans la famille ? Interviewé pour RCF Sanctuaires normands, Le père Charles Lenoir, qui a lui-même vécu un burn-out, nous donne 4 clés pour surmonter l'épreuve qui dure.

Traverser une épreuve c’est possible. Mais comment faire quand elle s’installe : une maladie au long cours, un deuil, un handicap, une division dans la famille ? Interviewé pour RCF Sanctuaires normands, Le père Charles Lenoir, qui a lui-même vécu un burn-out, nous donne 4 clés pour surmonter l’épreuve qui dure.

1ère clé : croire que le Seigneur est là

Dans toute épreuve et a fortiori quand elle dure, nous avons toujours besoin de chercher un responsable. En psychologie, dans le travail de deuil, il y a un moment bien identifié : la révolte. Elle est normale car il est humain de se révolter contre le sort, les épreuves. Mais après il faut aussi leur trouver un sens. Et c’est là que la foi intervient : « Je veux croire que le Seigneur est là et qu’il sait ce que c’est que la souffrance. » En effet, il est mort sur la croix, dans d’horribles souffrances, abandonné de tous. Il sait ce que c’est mais il ressuscite trois jours après. Donc il nous montre que toute épreuve vécue avec lui débouche sur la résurrection, c’est-à-dire sur un chemin vers la vie.

2e clé pour surmonter l’épreuve : lâcher prise

Le problème, c’est de lâcher prise et c’est le plus difficile parce que cela ne fait pas partie de notre projet. Quand on lâche prise, on s’aperçoit que le Seigneur est là d’une manière ou d’une autre, souvent imprévisible. Mais il est là.

C’est difficile car on ne se reconnaît plus, la souffrance nous a changé et on n’a plus de point de point d’appui. Nous voudrions savoir où est notre bien, le maîtriser mais il faut laisser le Seigneur faire, et croire. Personne ne peut nous y contraindre. C’est notre décision personnelle, notre liberté de croire que le Seigneur sera là et qu’il va faire quelque chose.

Et il le fait, à condition qu’il y ait cette foi. Cela n’a rien à voir avec la méthode Coué. Se convaincre que cela ira mieux, c’est un monologue, tandis que l’acte de foi, c’est un dialogue avec quelqu’un d’autre. Croire que Dieu m’aime, c’est une décision personnelle. Dans l’acte de confiance, il y a un dialogue.

On peut avoir l’impression que Dieu est absent, il y a des moments de nuit mais j’observe que cela ne dure pas si longtemps que cela. En accompagnant des personnes qui vivaient des épreuves écrasantes, j’ai vu qu’une force intérieure leur permettait de tenir. Certes, le démon nous laisse croire que ce que nous vivons n’a pas de sens et que nous n’y arriverons jamais. Mais Dieu est là, au cœur de l’épreuve et il nous aide. Au cœur de l’épreuve, il vient rejoindre ceux qui sont pauvres, les petits, les faibles, ceux qui sont écrasés par la souffrance à partir du moment où on le laisse faire et où on accepte de ne plus maîtriser notre destin. Alors, des chemins s’ouvrent.

3e clé : se laisser faire par le Seigneur, comme un enfant

Dans une épreuve qui dure et particulièrement dans une maladie, il arrive souvent qu’on se décourage puisque la guérison n’arrive pas. J’ai fait l’expérience d’un burn-out et cela m’a été assez pénible. En effet, je m’étais construit une personnalité de gros travailleur, toujours prêt à rendre service. Mais quand on est au bord de la route, on n’a plus de force. Au bout d’un an, je pensais que j’allais repartir mais cela a duré assez longtemps.

Et finalement, je me suis aperçu que si cette épreuve avait été plus courte, je n’aurais pas changé. J’ai appris à me laisser faire par le Seigneur, à être son enfant, à arrêter de faire des choses par moi-même, et je le remercie. Le burn-out m’a appris quel est le sens de ma vie, c’est-à-dire être enfant de Dieu. Il veille sur moi.

Voici un exemple qui va parler à toutes les mamans. Quand vous avez eu votre premier enfant, puis même les autres, rappelez-vous le temps que vous avez passé à le regarder dans son berceau. Il faisait rien, il dormait. Pourtant, il vous comblait. Le Seigneur agit ainsi avec nous : il est comblé par le fait que nous existons.

4e clé pour surmonter l’épreuve : regarder Jésus

Regardez Jésus sur la croix. Il sait ce que c’est que la souffrance, et il en a fait un passage vers la résurrection. Si vous souffrez avec le Christ il fera quelque chose de votre souffrance.  Comment ? Nous ne pouvons pas le savoir à l’avance. J’aime bien cette phrase de Paul Claudel :

« Dieu n’est pas venu expliquer la souffrance. Il est venu l’habiter de sa présence. »

Pour aider une personne dans l’épreuve, confiez-la à la prière de la Fraternité de Montligeon !

Comment aider une personne à surmonter l’épreuve ?

Je crois qu’il faut d’abord l’écouter et savoir se taire. Il ne faut surtout pas lui dire de faire ceci ou cela. En reprenant l’exemple du burn-out, rien de pire que des gens qui n’y connaissent rien et qui vous disent de vous secouer, de faire des efforts alors qu’on en est incapable. En effet, le ressort de la la volonté est cassé. Donc la première chose à faire, c’est d’écouter la personne et de lui donner la possibilité de dire sa souffrance. Et j’ai souvent constaté que le simple fait de pouvoir dire sa souffrance à quelqu’un qui ne juge pas, qui vous donne pas de solution, ça fait du bien et ça soulage.

Un jour, je suis allé dans un hôpital rendre visite à une personne que je connaissais bien. En entrant dans sa chambre, j’ai vu qu’elle était très fatiguée et je lui ai proposé de revenir quand cela irait mieux. Elle m’a répondu : « Non, restez ! Votre présence me fait du bien. » Alors je me suis assis du lit. Nous ne nous sommes rien dit mais je suis resté.

Emission réalisée pour RCF Sanctuaires normands. A retrouver chaque mardi sur RCF à 19 h 15.

2 commentaires

  1. En ce Dimanche 25 Février 2024, je viens d’écouter l’interview du Père Charles Lenoir. Son écoute & son message d’espoir m’a fait Grand Bien en cette période de Deuil Familial où je viens de perdre une de mes Soeurs. Qui était la 3e de notre Fratrie Familiale de 6e anfants & qui vient de rejoindre dans cet au-delà mon Papa, mon Grand Frère, ma Grande Soeur, ma p’te soeur. Ma maman toujours à nos côtés vit cet épreuve avec Grand Courage car il vrai a toujours eu foi en Dieu.
    Merci pour votre message.

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