Conférence du cardinal François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio,
Solennité de Notre-Dame Libératrice, dimanche 16 novembre 2025,
au sanctuaire Notre-Dame de Montligeon.
Je propose, en ouverture de cette conférence, d’invoquer l’Esprit de Dieu, afin qu’il nous visite et ouvre notre esprit, pour que nous puissions connaître et comprendre la volonté du Seigneur.
« Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et pour les siècles des siècles. »
Notre-Dame, priez pour nous.
Nous vivons un temps précieux : une année sainte, un jubilé. Et ce jubilé est celui de l’espérance. Vous comme moi percevons un monde assez sombre. C’est pourquoi notre société a besoin d’être réparée. On répare ce qui a été abîmé — d’où, tout à l’heure, ceux qui sont venus faire signer mon livre intitulé Réparation. Oui, il s’agit de réparer une société blessée.
Et si l’on répare, c’est que l’on est habité par l’espérance. Lorsqu’un objet est cassé et qu’il n’y a rien à faire, on le jette. Mais s’il peut être réparé, alors demeure l’espérance. Nous, chrétiens, ne pouvons-nous limiter à constater et à lister les dysfonctionnements de notre société et de notre Église. Au contraire, nous dépassons une constatation basique par une réaction évangélique, positive, selon Dieu. Le chrétien passe toujours de la constatation à la proposition.
Ce n’est pas une nouveauté : l’Ecriture nous le rappelle. Dans la lettre aux Romains, chapitre 8 : « la création gémit ». Et cette création, c’est vous, c’est moi, c’est nous. Elle gémit, mais dans l’attente de la libération.
Il y a donc toujours une espérance. Elle souffre, mais elle espère sa délivrance.
Lorsque nous regardons autour de nous, lorsque nous écoutons les nouvelles, nous voyons l’instabilité politique, la fragilité économique, le manque de cohésion sociale, le dérèglement climatique. Nous constatons l’omniprésence de la violence. Face à ce constat, l’inquiétude nous gagne. Beaucoup de jeunes s’interrogent sur leur avenir. Dans ma génération, après les études, nous avions beaucoup de rêves : « nous ferons ceci, cela », des projets multiples. Les nouvelles générations, elles, s’inquiètent. Elles ont des diplômes, font le tour du monde, découvrent des cultures variées, mais au fond d’eux, beaucoup de jeunes ressentent une angoisse : « qu’allons-nous devenir ? Où allons-nous ? » Quand on dialogue avec la jeunesse du XXIᵉ siècle, on perçoit des craintes et des peurs. Ils voient l’avenir sombre, triste, fataliste.
Je le disais tout à l’heure à la messe : nous, chrétiens, ne pouvons avoir pour moteur la peur. Le moteur de notre vie doit être l’amour — non pas un amour romantique ou poétique, mais l’amour puissant dont parlent Jésus et saint Paul, cet amour « qui ne passera jamais ». Lorsque nous nous enracinons dans l’amour, nous tenons ferme et allons de l’avant.
J’ai un certain âge, mais je ne suis pas encore une momie. Et je m’interroge sur la jeunesse : pourquoi ces jeunes d’aujourd’hui ? D’un côté, ils ont une force et une liberté extraordinaires, mais de l’autre, ils sont inquiets. Pourquoi ? Sont-ils plus fragiles que nous ? Ont-ils perdu leurs rêves ? Leur avons-nous préparé une société dure et difficile ? Leur avons-nous transmis une société sans âme ?
Peut-être avons-nous beaucoup travaillé la gestion, mais pas assez la vision. Hier, en venant ici depuis Paris, on m’a raconté l’histoire de ce sanctuaire et de cette basilique. Je me suis dit : « Quel prêtre ! Quelle audace au XIXᵉ siècle ! Quel courage, quelle vision ! » Il a osé créer une réalité spirituelle et matérielle, attentive à l’âme, au corps et au social. Cet homme était un visionnaire.
Aujourd’hui, dans la gestion du présent, de nos difficultés et de nos complexités, nous étouffons peut-être la dimension du rêve et de la vision. En tant que chrétiens, nous avons le devoir de transmettre ce que nous avons reçu. Notre vie chrétienne est une question de transmission dans l’espérance. « Ce que nous avons reçu, nous vous le transmettons », dit saint Paul. Pierre, Jean, les apôtres : ils transmettent ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont entendu. Jean ne transmet pas un concept, une thérapie, une recette magique : il transmet à la communauté l’expérience du Christ mort et ressuscité, vivant au milieu de son peuple.
Nous sommes au XXIᵉ siècle et nous avons reçu l’héritage du XXᵉ siècle. Au début du XXᵉ, Max Weber parlait d’un monde désenchanté ; à la fin du XXᵉ siècle, on évoquait un monde sécularisé ; entre les deux, deux guerres mondiales, la violence. Nous venons du XXᵉ siècle. On disait alors : « Ni Dieu ni maître ». Dieu a été évacué, relégué à la périphérie. Et pourtant, nous avons connu beaucoup de maîtres, chacun avec ses recettes, ses solutions.
La question que je me pose, après les années 1960 à 1980 — où l’on affirmait : « nous n’avons pas besoin de Dieu, pas besoin de religion, nous sommes libres, nous avons la science, la politique, le progrès » — est la suivante : sommes-nous aujourd’hui plus heureux ? Nous avons la science, la technique, l’évolution, l’argent. Mais sommes-nous heureux ? Si l’on évacue Dieu, on n’atteint pas la plénitude de la joie. On peut avoir des satisfactions, mais pas le bonheur.
Beaucoup, aujourd’hui, disent : « je suis pessimiste », « je suis optimiste ». Selon la boutade : l’optimiste a inventé l’avion ; le pessimiste, le parachute. Il faut les deux pour avancer. Mais dans notre société, sans être pessimiste ni fataliste, il me semble que les signes de violence et les nouvelles que nous recevons à travers les médias révèlent une architecture sociale fragile et vulnérable. La fraternité a disparu, ou elle est restée inscrite sur le fronton de nos mairies. Si elle n’est pas incarnée, elle reste virtuelle. Nous avons besoin de vivre la fraternité. L’Église a reçu cet héritage.
Dans les Actes des Apôtres, aux chapitres 2 et 4, nous découvrons une communauté qui partage les biens et la Parole : une communauté idéale, inspiratrice de la vie consacrée. Mais dès les chapitres 6 et 7, apparaissent des tensions : ambitions, divisions, conflits. L’humanité, déjà. N’oublions pas que le premier meurtre de la Bible fut un fratricide : Caïn et Abel. La Bible nous rappelle notre nature et notre devoir de vigilance.
L’Église doit proclamer l’espérance — non pas l’illusion, mais l’espérance — car nous sommes porteurs de la Bonne Nouvelle : Le Christ mort et ressuscité, vivant. Beaucoup de jeunes, aujourd’hui, sont inquiets, mais ils ont aussi soif. Soif de spiritualité, soif de vie. Ils cherchent des repères spirituels solides. Et il n’est pas rare d’en voir partir au Tibet, en Inde, en Amazonie ou ailleurs, en quête d’une spiritualité.
Ils partent loin parce qu’ils sont vides à l’intérieur : vides et assoiffés. Beaucoup, vous le constatez comme moi, demandent aujourd’hui le baptême. Ils n’ont pas connu le cléricalisme d’autrefois ni une Église perçue comme dominante. Les jeunes d’aujourd’hui ont connu le désert spirituel. Pour eux, l’Église, les prêtres, Dieu, sont des réalités exotiques : ils ignorent tout.
L’Église doit être présente là où se manifeste une soif de Dieu. Une anecdote, peu mystique : la semaine dernière, un salon du chocolat se tenait à Ajaccio. Deux jours, vingt-cinq mille visiteurs. En voyant nos églises en ville, je me dis : « Allons-y ». Je n’ai pas dit que je faisais le tour des stands, mais de fait, en Corse, la générosité est naturelle. Et le cardinal est sorti avec beaucoup de chocolat, que nous avons partagé à l’évêché.
Pourquoi raconter cela ? Parce que certains diraient : « Que fait un cardinal au Salon du chocolat ? » Nous avons salué les personnes. Dans les couloirs, un jeune de 24 ans, puis un autre de 25 ans, dans des lieux différents, ont demandé le baptême. Qui aurait imaginé cela ? Moi, je ne l’imaginais pas. Le Seigneur nous fait des clins d’œil. Un jeune, avec un tatouage impressionnant, m’a dit : « Je ne suis pas baptisé, je veux l’être. » C’est magnifique. Ces jeunes cherchent des repères, et l’Église peut offrir un éclairage, une lumière, une espérance.
Souvent, nous avons travaillé le voir, le savoir, le pouvoir, le faire, mais nous avons négligé l’être. L’Église a le pouvoir et le devoir de travailler l’être, pour que l’être humain soit heureux. Rappelez-vous les Béatitudes : c’est la première fois que Jésus parle en public. Il ne commence pas par « attention ici, attention là », mais par « Heureux… Heureux… Heureux… ! » Il propose un chemin de bonheur.
Je crois que l’Église, au XXIᵉ siècle, a la possibilité et l’opportunité d’apporter un éclairage à la société, sans arrogance et sans complexe. Et il y a deux voies : celle de la réparation et celle de la vision.
Quand on parle de réparation, je le disais : on répare ce qui est abîmé. Notre société a besoin de réparer l’espérance. Croire et espérer : lorsque l’on croit, on espère ; lorsque l’on espère, on vit. Nos vies connaissent des fatigues, des échecs, des frustrations, des déceptions, des conflits. Parfois, l’ennui s’installe. Nous avons tous nos combats. La vie, vous le savez, c’est lutter et aimer. Pour lutter et aimer, il faut la vertu cardinale de force. Quand les fatigues, les combats ou les échecs nous fragilisent, il devient essentiel de réparer notre vie spirituelle, notre lien avec le Seigneur, notre lien avec Dieu. Il faut sortir de la seule dimension horizontale pour s’ouvrir à la dimension verticale. Nous ne sommes pas naïfs : le monde est complexe. Il ne s’agit pas d’être nostalgique d’un passé idéalisé. Regardez les Actes des Apôtres, regardez saint Paul, saint Pierre, saint Jacques : dans les premières communautés, il y avait aussi des combats.
Dans l’épître aux Galates, saint Paul utilise des termes crus : « Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres… » Il ne parle pas aux païens, mais aux chrétiens. Il dit : vous ne pouvez pas agir ainsi. Les mots « mordre » et « dévorer » évoquent des prédateurs. Déjà dans ces premières communautés, il y avait des tensions. Nous sommes toujours en chemin, toujours perfectibles.
Aujourd’hui, nous devons réparer l’espérance, car nous risquons de tomber dans le piège de ne décrire que ce qui ne va pas. Nous avons l’habileté intellectuelle d’identifier ce qui est sombre, mais notre responsabilité nous demande d’aller plus loin. Dans une atmosphère sociale lourde, réparer la vie relationnelle et spirituelle signifie croire que Dieu veut agir dans nos vies. Oui, tout n’est pas simple ; oui, la vie est difficile ; mais Dieu ne nous abandonne pas. Le Seigneur, à travers la tradition de l’Église, la spiritualité et son Esprit — « l’Esprit vous rappellera tout » — nous invite à incarner certains principes restés à la périphérie de notre vie sociale.
Je citerai la rédemption, la compassion, le pardon, la réconciliation, la bienveillance, le respect de la dignité de l’autre, la pudeur, la clémence, la compréhension, l’indulgence, la réserve, la modestie. Qui parle aujourd’hui d’indulgence, de modestie, de retrait ? On dit que c’est une litanie pour les faibles, pas pour les forts. Mais ces attitudes sont constructives et positives. Tous ces termes appartiennent à l’écosystème évangélique. Notre société a besoin de retrouver une boussole intérieure, un retour à l’essentiel. Dans le passé, nous avons goûté à toutes les libertés. Pourtant, Dieu n’est pas un fardeau : Dieu est un cadeau.
On ne saurait réduire l’Église à une réalité froide, technique, déconnectée du monde ou presque politique. L’Église a une âme, et trop souvent nous l’avons oubliée. Nous avons contemplé l’édifice, l’organisation, la logistique, mais non l’âme. Aujourd’hui, l’Église possède la capacité de redonner sa valeur à la dimension symbolique — au sens étymologique — et à l’unité. Les polémiques, elles, ne manquent pas : chaque jour, les médias abondent en querelles. Nous, chrétiens, devons proclamer la puissance du symbole là où règnent les divisions. Nous devons apporter des forces capables d’unifier les êtres, puis les institutions.
L’Église peut contribuer à cette réparation parce qu’elle vit dans un mouvement de conversion. La conversion n’est pas une attitude triste ou doloriste : elle est liée à l’évolution et à la progression. Elle ne se limite pas aux quarante jours du Carême, mais se vit chaque jour. Durant le Carême, le premier geste touche la tête — l’imposition des cendres — et le dernier, au Jeudi saint, touche les pieds — le lavement. Notre conversion doit aller de la tête aux pieds, être totale, toucher tout notre être. L’Église nous propose ce chemin avec douceur et clarté.
Il y a la voie de la réparation, mais aussi celle de la vision. Si l’on interroge les personnes — éloignées ou pratiquantes — sur leur perception de l’Église, les réponses sont révélatrices. Certains ont une vision catastrophiste : « l’Église est sur le Titanic, tout va sombrer, tout le monde est contre nous, nous sommes trop peu nombreux, il n’y a plus de vocations ». D’autres adoptent une vision messianique : « tout va mal, mais ne craignez rien, je suis là », avec un groupe de « purs » persuadés de sauver l’humanité. D’autres encore ont une vision pessimiste : « nous naviguons sur un bateau fantôme, partis d’un port magnifique, mais avançant dans le brouillard ». Certains ont une vision naïve : « nous sommes dans un navire de croisière, tout va bien à l’intérieur, laissons les problèmes sur la terre ferme ». D’autres adoptent une vision combative : « les journalistes sont contre nous, les politiques contre nous, les évêques sont mous », et ils exaltent la force et la violence. Mais l’Église ne peut répondre aux fractures de la société par la violence, sous peine de profaner l’idéal évangélique et d’adopter la logique du monde.
Ces visions sont diverses. Mais dans les moments de crise, il faut oser, rêver, risquer. Il faut oser dans la confiance. Le pape François, vous le savez, est venu en Corse. Je vous livre une anecdote : lorsque l’on m’a annoncé sa venue, j’ai consulté les comptes du diocèse. Je me suis dit : « nous ne pouvons pas, nous n’y parviendrons pas, nous n’avons pas les moyens ». La venue d’un pape mobilise des moyens considérables.
Et j’étais là, préoccupé.
Je pensais à ce passage où Jésus voit la foule et dit aux disciples : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Ils répondent : « Seigneur, renvoie-les, ils sont trop nombreux. Nous n’avons que cinq pains et deux poissons ». Le bon sens dit : « ce n’est pas possible ». Notre logique humaine agit selon le calcul et la responsabilité — ce qui est juste — mais il faut y ajouter la dimension de la foi. Il faut se laisser surprendre par Dieu.
Nous n’avions, dans les comptes du diocèse d’Ajaccio, que « deux poissons ». Nous avons demandé — « Demandez, vous recevrez » dit l’Évangile — et nous avons reçu. Nous avons pu assumer la venue du pape sans difficulté. Nous avons même ramassé des paniers en plus, comme dans l’Évangile. Dans les périodes difficiles, il faut être audacieux : sinon, on devient fataliste, on constate, on s’assoit, on pleure et l’on disparaît. Ce n’est pas la logique de l’Évangile. Il faut rêver pour vivre.
Je pense au passage de Gn 37, l’histoire de Joseph et de ses frères. Joseph est l’homme des rêves. Ses frères, jaloux, le jettent dans une citerne : symboliquement, ils veulent enterrer ses rêves. Nous, chrétiens, ne pouvons pas enterrer nos rêves. Dans les crises, il faut faire confiance à l’Esprit de Dieu. « Voici que je fais toutes choses nouvelles », dit Isaïe. « Ne le vois-tu pas ? ». Dieu ne nous abandonne pas.
Je crois que nous vivons dans une Église qui ne rêve pas assez. Or l’Église, souvenez-vous, a toujours fait rêver. Quand on regarde les cathédrales, la peinture, la sculpture, l’éducation, la santé, les missions : l’Église a fait rêver. Et aujourd’hui, peut-elle encore faire rêver ? Le prophète Ézéchiel dit : « Je vous donnerai un cœur nouveau et un esprit nouveau ». Avons-nous un cœur vieilli et un esprit usé ? Nous possédons un patrimoine remarquable. Il faut laisser le Seigneur renouveler notre cœur et notre esprit, et nous donner la liberté — car nos libertés sont souvent entravées par nos peurs : peur de ne pas réussir, peur de l’échec, peur des autres. Avec la peur, on ne fait rien. Il faut retrouver notre liberté.
Dans le livre d’Ézéchiel, Dieu parle à la première personne : « Je vous donnerai, je mettrai, je ferai ».
Dieu agit directement. Il ne reste pas à la périphérie. Il agit.
Je vous cite une autre parole évangélique essentielle. Dans les discours sur la montagne de Matthieu, Jésus dit souvent : « Vous avez entendu… Moi, je vous dis… » Dans cette expression — « Moi, je vous dis » — il y a une révolution. Jésus apporte une nouveauté à l’humanité. Il fait passer d’une vision à une autre. Il ne propose pas un projet politique, mais une vie nouvelle, différente, passionnante. Il veut renouveler l’homme fatigué par la routine, la nuit et la peur, pour lui transmettre l’espérance.
Sainte Thérèse disait, lors de sa conversion : « J’avais l’âme fatiguée ; elle est devenue passionnée. » Passer de la fatigue à la passion. Jésus nous dit des paroles puissantes : « Soyez miséricordieux. Ne jugez pas. Ne condamnez pas. Donnez. » Il ouvre une manière nouvelle d’être avec les autres. Il prêche une vie nouvelle, où il n’y a ni violence ni vengeance, mais la bienveillance. Tous les saints, au long de l’histoire, ont apporté une nouveauté, un éclairage, une lumière, la foi, la vie.
Mes amis, dans cette Église qui est la nôtre, laissons-nous évangéliser par la Parole de Dieu.
Je vous cite encore ces paroles magnifiques, pleines d’espérance, que l’on trouve dans l’Écriture :
« Voici que je fais une chose nouvelle ; elle germe déjà. »
« Je vais ouvrir un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides. » (Is 43, 18-19)
Et encore : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » (Ap 21, 5)
Ces paroles sont pour nous. Elles sont la Parole de Dieu.
Pour conclure, je vous laisse avec Marie, en ces lieux. Marie libératrice — quel magnifique titre ! Marie est libératrice parce qu’elle est la femme de la confiance. Nous l’avons entendu dans l’Évangile de ce matin : « Faites tout ce qu’il vous dira. Écoutez la voix de mon Fils, écoutez sa Parole. Obéissez-lui. » Elle peut le dire parce qu’elle-même a obéi. Au moment de l’Annonciation, elle prononce son « Fiat », son « que ta volonté soit faite ». Elle dit oui au projet de Dieu. Elle est dépassée par ce projet, mais elle fait confiance. Marie est femme de profondeur : elle « méditait toutes ces choses en son cœur ». Elle ne fait pas une lecture superficielle de la vie, elle intériorise ce qu’elle voit et ce qu’elle entend. Elle est disciple de son Fils.
Marie est une femme forte : elle est au pied de la Croix. Elle ne peut pas éviter l’injustice, mais elle reste là, aux côtés de son Fils. Elle souffre, elle offre, elle tient. Marie est un modèle d’endurance dans l’épreuve. Elle ne démissionne pas, elle ne se décourage pas, elle tient.
Enfin, Marie est au cœur de l’Église. Après l’épreuve de la Passion, au moment de la Pentecôte, elle est présente au cœur de l’Église primitive : une présence discrète et efficace. Elle porte en elle, pour l’Église, la mémoire, l’amour et l’espérance de son Fils.
Je vous remercie.




