Cherchez le Seigneur, vous tous, les humbles du pays

Le 4ème dimanche du temps ordinaire nous rappelle notre vocation à la béatitude et nous invite à y goûter dès maintenant en nous appuyant avec confiance sur le Christ, notre espérance et notre force.


            « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5, 1-12)

 Nous sommes appelés à un bonheur intense et illimité !

« Il est interdit d’interdire ! » clamaient les manifestants une quarantaine d’années en arrière. Derrière ce slogan énigmatique se cachait une critique globale de la vieille société occidentale. La critique s’étendait naturellement à l’Église considérée comme poussiéreuse et à sa morale jugée liberticide puisqu’interdisant aux hommes et aux femmes de ce monde de goûter pleinement aux joies de l’existence. Face aux accusations du monde, quelle meilleure réponse que la Parole de Dieu elle-même ? L’Évangile du quatrième dimanche du temps ordinaire nous enseigne le sens profond de la nature humaine : la vocation au bonheur. Un bonheur intense et illimité que l’on nomme béatitude.

Tout faire par amour (et dans l’espérance de la communion des saints)

De cette vocation à la béatitude découle une conception positive de la morale chrétienne : chercher à faire le bien en toute chose, par amour de Dieu et des hommes. Nous ne fuyons pas un interdit arbitraire d’un Dieu cynique. Au contraire, nous faisons confiance à la sagesse de notre Seigneur qui nous accompagne pédagogiquement vers notre plein épanouissement personnel et ecclésial, qui n’est rien d’autre que: notre glorification au Ciel dans la grande communion des saints.
Cette espérance nous est ouverte grâce au Christ et c’est uniquement agrégé à son corps que nous pouvons recevoir l’Amour en héritage. Telle est notre grande action de grâce : « C’est grâce à Dieu, en effet, que vous êtes dans le Christ Jésus, lui qui est devenu pour nous sagesse venant de Dieu, justice, sanctification, rédemption. » (Co 1, 26-31)

Nous pouvons goûter dès ici bas à la béatitude !

La répétition de la structure « Heureux les… Heureux ceux… Heureux êtes-vous…» sonne comme une promesse immédiatement efficace du Seigneur à ses enfants. La béatitude éternelle, cette joie immense de contempler face à face l’Amour même, ne sera bien sûr pleinement accomplie qu’au Ciel, mais nous pouvons déjà y goûter ici-bas. Notre Seigneur est un Dieu proche, l’Incarnation nous offre l’Emmanuel – Dieu-avec-nous – qui nous guide et s’offre chaque jour.
La vie éternelle est déjà commencée !
Le psaume 145 que nous chantons en ce dimanche ne dévoile pas autre chose quand il énumère au présent tout le bien que nous fait le Seigneur :

« Le Seigneur fait justice aux opprimés ;
aux affamés, il donne le pain,
le Seigneur délie les enchaînés.

Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes.

Le Seigneur protège l’étranger,
il soutient la veuve et l’orphelin,
le Seigneur est ton Dieu pour toujours. »

Béatitude pour tous

Nous découvrons également que cette promesse de la béatitude, si exigeante soit-elle, n’est justement pas réservée à une sorte d’élite, une race des purs, de pharisiens des temps modernes. Non, cette promesse est adressée à chacun de nous avec nos pauvres forces : « Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi. » (Co 1, 28)
Ce parcours de sainteté est impossible si nous nous reposons sur nos propres forces. Il devient accessible si nous acceptons la force même de Dieu : « Celui qui veut s’enorgueillir, qu’il mette son orgueil dans le Seigneur. » (Co 1, 31)

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