« On ira tous au Paradis », chantait Polnareff. Est-ce si sûr ? Don Paul Denizot, recteur du sanctuaire de Montligeon fait le point sur le Ciel, le Paradis et l’enfer.
Qu’est-ce que le Paradis ?
C’est l’état définitif d’une personne qui est dans le bonheur éternel, dans l’amour de Dieu. Le désir de Dieu, c’est que chacun de nous partage sa Gloire dans la communion pour toujours. Le Ciel, c’est les aspirations de l’homme enfin comblées. C’est un état de bonheur inimaginable. Nous pouvons le toucher de temps en temps sur terre, par exemple pour des époux lors de leur mariage ou pour des parents lors de la naissance d’un enfant. Le Ciel, c’est la joie dans un perpétuel présent.
Le Paradis n’est pas un club sélect de gens parfaits, des « blonds » à la Gad Elmaleh : des beaux gosses qui réussissent tout, sinon il serait vide. Le Ciel est rempli de pauvres, de personnes qui ont accepté l’amour de Dieu, sa miséricorde. Le Seigneur ne regarde pas nos péchés. Il regarde d’abord notre désir d’aimer et d’accueillir cet amour.
Comment se préparer pour aller au Ciel ?
Ce n’est pas par nos propres forces que nous pouvons aller au Ciel. C’est à la fois très simple et très compliqué : simple parce que c’est donné à tous. Compliqué parce que cela suppose de notre part d’accepter l’amour de Dieu.
Pour se préparer au Ciel, deux moments sont importants : « maintenant et à l’heure de notre mort ». Tous nos actes d’aujourd’hui préparent notre manière de mourir demain. C’est une grâce à demander : mourir avec un cœur ouvert à l’amour gratuit de Dieu. D’autre part, un rattrapage final est toujours possible : nous pouvons nous convertir à la dernière minute comme le bon larron ou comme les mourants pour lesquels sainte Faustine priait et qui se laissaient toucher par la grâce.
S’il y a un enfer, est-il peuplé ?
Nous avons été créés pour le Ciel. Dieu nous a faits pour Lui, pour entrer en communion avec Lui. « La gloire de Dieu, disait saint Irénée, c’est l’homme vivant », c’est l’homme dans la communion, dans l’amour. Mais l’homme peut refuser l’amour de Dieu et ce refus s’appelle le péché, la séparation d’avec Dieu. S’il persiste dans cet état de péché, s’il ne veut pas s’ouvrir à cet amour, il s’enferme. Et l’enfer, c’est l’enfermement sur soi pour toujours. Refuser définitivement l’amour de Dieu, cela existe. C’est une possibilité, mais l’Église n’a jamais « canonisé négativement », c’est-à-dire affirmé qu’une personne était en enfer. Voilà pourquoi nous pouvons et devons toujours prier pour tous les défunts.