Un jour, nous allons mourir. Vous, moi, c’est sûr.
La crise actuelle nous révèle avec acuité que nous ne sommes pas immortels, que nous sommes pas tout-puissants.
Nos sociétés sont fragiles, nos systèmes politiques et économiques sont vulnérables. La science et la technologie que nous pensions si fortes et sans limites tâtonnent finalement face au Covid 19. Nous découvrons aussi que nous sommes profondément solidaires les uns des autres. L’épidémie a commencé dans une province de Chine et s’est muée en pandémie. Tous les continents sont maintenant touchés. Nous découvrons en outre que nous avons besoin les uns des autres. Nous avons besoin des soignants, nous avons besoin des femmes de ménage dans nos halls d’immeubles, des éboueurs, des routiers, des caissières de supermarché, des producteurs… Nous avons besoin des autres pour vivre, pour survivre.
Mais la crise actuelle nous révèle plus encore, une angoisse fondamentale. Elle nous fait comprendre davantage que nous sommes fragiles, vulnérables, mortels. Nous l’avions peut-être caché ou oublié, mais aujourd’hui nous prenons conscience qu’un jour, c’est sûr, nous allons mourir. C’est même la chose la plus certaine de notre existence d’ailleurs. Et face à la réalité de la mort, nous sommes tous égaux: riches, pauvres, puissants de ce monde, petits… tous nous serons confrontés à notre propre mort. Et ni l’argent, ni le pouvoir, ni la technologie, ni personne ne pourra mourir à notre place ou nous empêcher de mourir. Alors quelle espérance face à cette fatalité ?
En ces jours de fêtes pascales, nous faisons mémoire d’un événement inouï de l’histoire humaine: la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth il y a 2000 ans, à Jérusalem. Chrétiens, nous croyons que par sa mort, le Christ a vaincu la mort. Il ne l’a pas supprimée. Il n’a pas non plus supprimé la souffrance et l’angoisse de la mort, mas il l’a traversée pour la vaincre: « O mort où est ta victoire, où est ton dard venimeux ? ».
Désormais la mort ne bouche plus l’horizon de nos existences.
Bien plus, par sa Résurrection, le Christ a offert à tout homme l’accès à la Vie, la vraie vie, la vie pleine, la vie sans limite, la Vie que Dieu seul peut nous donner et qui peut seule combler tous nos désirs.
C’est le cœur de la joie de Pâques, le cœur de l’espérance chrétienne : «l’amour est plus fort que la mort».
Et toi ?
quelle est ton espérance ?
Don Paul Denizot,
Recteur
Le vendredi 10 avril 2020