Loi sur la fin de vie, promouvoir une vraie fraternité

Suicide assisté, euthanasie…. le projet de loi sur la fin de vie fait débat. Don Paul Denizot, recteur du sanctuaire de Montligeon, revient sur le délicat sujet de la fin de vie.

Le projet de loi sur la fin de vie fait dĂ©bat. Face au cri de celui qui veut mourir, il ne s’agit pas forcĂ©ment de mettre fin Ă  la vie mais plutĂ´t d’offrir une prĂ©sence.

Accompagner les souffrants

Il faut tout faire pour soulager la souffrance. Il ne s’agit pas de faire vivre Ă  tout prix comme le suppose l’acharnement thĂ©rapeutique. Les soins palliatifs sont l’alternative au suicide assistĂ©. Il s’agit de soulager le malade et parfois en soulageant on peut hâter la mort mais ce n’est pas une euthanasie.

L’euthanasie, c’est lorsqu’on pose un acte ou qu’on fait exprès de ne pas en poser un pour provoquer la mort.

L’absurditĂ© de la souffrance et la solitude

La douleur fait malheureusement partie de l’expĂ©rience humaine, bien qu’elle soit absurde et dĂ©nuĂ©e de sens. Souvent, derrière le cri de souffrance, ce n’est pas tant la fin de vie qui est recherchĂ©e, mais plutĂ´t un appel Ă  ne pas ĂŞtre laissĂ© seul avec sa douleur.

Face à des demandes de mort, je pense à de grandes figures bibliques : Moïse, Elie, Job qui ont appelé la mort dans des moments difficiles.

Je me souviens de mon propre père, gravement malade, qui exprimait le dĂ©sir de mourir. C’Ă©tait une pĂ©riode difficile pour nous tous, mais ce cri n’Ă©tait pas un souhait de mort, mais un appel Ă  l’aide et au rĂ©confort.

Accompagner la fin de vie : une question de fraternité

Dans une sociĂ©tĂ© qui prĂ´ne l’humanitĂ© et la fraternitĂ©, la vĂ©ritable question devrait ĂŞtre : comment accompagner dignement ceux qui souffrent ?

Pour aller plus loin :

Ă€ propos de la loi sur la fin de vie, 20 mars 2023

Qui porte le poids de l’acte ?

Quant Ă  l’acte du suicide assistĂ©, il ne repose pas tant sur l’individu en souffrance que sur la sociĂ©tĂ© qui exĂ©cute la dĂ©cision, et Ă  travers elle sur les soignants. Cela met une pression immense sur autrui.

Je ne veux pas ĂŞtre un fardeau

Souvent, la dĂ©tresse exprimĂ©e dans des termes tels que “je ne veux pas ĂŞtre un fardeau” rĂ©vèle une crainte profonde de la dĂ©pendance et de la perte de dignitĂ©. Pourtant, c’est dans notre nature d’ĂŞtre interdĂ©pendants et de veiller les uns sur les autres, un aspect crucial dans le dĂ©bat sur la nouvelle loi de fin de vie en France.

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